Les délits de haine raciste, xénophobe et fondés sur la religion ont augmenté de 32 % en France l'année dernière, selon un rapport publié mercredi.
Les forces de police ont déclaré avoir enregistré 8 500 crimes et délits visant l'origine ethnique, la nationalité, la race ou la religion des victimes.
Le SSMSI, le service des statistiques du ministère français de l'Intérieur, a souligné une nette hausse vers la fin de l'année, coïncidant avec la période qui a suivi l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et la campagne de représailles à Gaza.
« L'augmentation est visible à partir d'octobre, avec un niveau de délits se maintenant au même niveau élevé en novembre avant de retomber en décembre », précise le rapport.
Le Conseil représentatif des institutions juives (CRIF) de France a déclaré en janvier avoir enregistré l'année dernière quatre fois plus d'actes antisémites qu'en 2022, soit 1 676.
« Il y a eu une explosion du nombre après le 7 octobre », ajoute le communiqué.
La plupart des actes racistes, xénophobes ou antireligieux étaient des provocations, des insultes et des diffamations, selon le rapport.
Les hommes, les personnes âgées de 25 à 54 ans, ainsi que les citoyens des pays africains, ont été particulièrement visés, ajoute le communiqué.
Cependant, seulement quatre pour cent des victimes ont déposé une plainte pénale.
« Zone à risque parisienne »
Le rapport indique que le taux de crimes haineux à Paris est près de trois fois supérieur à la moyenne nationale.
Cependant, les données du SSMSI notent que ces niveaux pourraient être attribués à un nombre nettement plus élevé d'étrangers et de Français originaires d'autres régions du pays passant par la capitale que d'autres régions.
En décembre 2022, lors d’une visite dans un camp de déportation de la Seconde Guerre mondiale dans le sud de la France, le président français Emmanuel Macron a averti que la xénophobie et l’antisémitisme étaient en hausse dans le pays.
Après sa visite du Camp des Milles, à la périphérie d'Aix-en-Provence, Macron a déclaré : « Le camp n'est pas un accident de l'histoire, mais le fruit d'un glissement délibéré vers le génocide ».
« Ici, au Camp des Milles, la France était ce qu'elle ne devait plus jamais devenir », a-t-il ajouté.
Quelque 10 000 personnes de 38 nationalités ont été internées dans le camp et plus de 2 000 déportées vers Auschwitz, selon les historiens du camp.
Les rafles ont commencé en 1939, près d’un an avant que les forces allemandes n’occupent le nord et l’ouest de la France et n’installent une administration fantoche sur le reste du pays basée à Vichy sous la direction du maréchal Pétain.
(avec fils de presse)