Les éboueurs parisiens se sont mis en grève moins de trois mois avant le début des JO pour réclamer une prime pour leur travail pendant l'événement. Depuis des mois, ils réclament une augmentation des salaires et les syndicats ont déposé un préavis de grève pendant les Jeux si aucun accord n'est trouvé.
Les déchets s'accumulent à nouveau dans les rues de Paris après que les éboueurs ont entamé mardi une grève de trois jours. Ils prévoient encore trois jours la semaine prochaine.
Les revendications sont une prime de 1 900 € pour ceux qui travaillent pendant les Jeux olympiques et paralympiques, ainsi qu'une augmentation de salaire de 400 €.
« Nous voulons donner une bonne impression de Paris à tous les touristes que nous accueillerons, mais notre implication doit être récompensée », a déclaré Smina Mebtouche, la secrétaire du secteur des déchets du syndicat CGT qui a appelé à la grève.
Le syndicat affirme que les employés devraient être indemnisés s'ils renoncent à leurs vacances d'été annuelles pour travailler pendant les Jeux. Ce bonus récompenserait les quantités de déchets plus importantes que d’habitude qui s’accumuleront dans la ville.
Si les revendications ne sont pas satisfaites, le syndicat a déposé un préavis de grève du 1er juillet au 8 septembre, qui couvre la durée des Jeux olympiques et paralympiques.
Deuxième tribune
La menace est réelle pour la ville, qui veut éviter une répétition des grèves tournantes contre la réforme des retraites de mars et avril de l'année dernière, qui comprenaient le blocus des trois usines d'incinération de la ville.
Les images de tas d’ordures à Paris ont fait la une des journaux du monde entier.
Des grèves sont également menacées dans d'autres secteurs, comme la police et les soins de santé, si les travailleurs ne sont pas indemnisés pendant les Jeux.
Les éboueurs de la ville portuaire de Marseille se sont mis en grève pendant une semaine fin avril, à l'approche de l'arrivée de la flamme olympique, pour réclamer de meilleures conditions.
Face aux menaces de réquisition des travailleurs, ils ont accepté de reprendre le travail à temps pour l'arrivée du flambeau, mais les problèmes restent en suspens.
La ville « prise en otage »
Répondant aux critiques selon lesquelles les éboueurs parisiens tiennent la ville en otage, Mebtouche a déclaré que c'était la ville qui tenait les travailleurs en otage en refusant de les indemniser correctement.
Les éboueurs sont recrutés avec un salaire minimum d'environ 1 400 euros par mois après impôts et travaillent 35 heures par semaine – même si certains reçoivent jusqu'à 1 500 euros de plus par mois, avec des primes et autres allocations.
Depuis la réforme des retraites, ils peuvent prendre leur retraite à 59 ans (contre 57 ans auparavant), même si beaucoup d'entre eux quittent plus tard leur emploi pour travailler suffisamment d'années pour percevoir une pension à taux plein.