On pouvait prévoir une diatribe sur l’un des anciens présidents américains les plus discutés. En réalité, on se retrouve avec une œuvre cinématographique moins virulente que ce qui était anticipé, tandis que Donald Trump engage des poursuites judiciaires pour calomnie contre les producteurs du film.
L’histoire de Donald Trump avant qu’il ne se lance dans la politique : Ali Abbasi s’attaque à un biopic sur le magnat de l’immobilier ayant postulé pour l’élection présidentielle américaine de novembre à venir.
Le rôle de la série « The Apprentice » est tenu par Sebastian Stan (connu pour son rôle dans « Captain America »), dont l’imitation et la persuasion sont impressionnantes pour son rôle type. Le film en lice a été présenté le lundi 20 mai 2024.
« Attaque diffamatoire »
Alors que certains peuvent être réticents à l’idée d’un format cinématographique pour les images de « The Apprentice« , l’utilisation du grand écran se justifie dans ce cas, car la personnalité de Trump est largement médiatisée. Profitant des poursuites judiciaires en cours pour accroître encore plus sa notoriété et sa position de victime, il en rajoute, son équipe de campagne ayant annoncé mardi 21 mai qu’ils allaient « engager des actions en justice contre les allégations absolument fausses de ces soi-disant cinéastes« , accusant ces derniers de « diffamation purement malveillante« .
« Cette interprétation est une pure invention qui capitalise sur des mensonges depuis longtemps démentis« , a déclaré Steven Cheung, porte-parole de la campagne de Donald Trump. En effet, Ali Abbasi (auteur de Les Nuits de Mashhad) dépeint Trump avec véhémence, montrant l’homme d’affaires maltraitant sa première femme, Ivana (interprétée par Maria Bakalova), consommant des stéroïdes, et ayant recours à une liposuccion et à une chirurgie pour lutter contre sa calvitie.
Film à thème politique
En présentant « The Apprentice« , Abbasi, d’origines iranienne, danoise et suédoise, reprend la tradition des films américains à thème politique, à savoir « All the President’s Men« , « Nixon » et « JFK« . Sur le plan formel, on perçoit également l’influence de « Taxi Driver« , « Network » et « Midnight Cowboy » dans la mise en scène de New York. Ces inspirations assumées contribuent à la qualité du film. Abbasi tire son épingle du jeu avec ce projet délicat, qui tombe à pic à six mois des élections présidentielles. Néanmoins, Hollywood peut être accusé d’opportunisme, le monde du cinéma n’ayant jamais dissimulé ses affinités Démocrates en matière politique.
Le réalisateur sait aussi se montrer plus mesuré lorsqu’il décrit le côté un peu innocent de l’apprenti politicien, affirmant que la proposition du poste de président ne l’intéresse pas et déclarant que « faire des affaires, c’est un art« . Mais l’homme en campagne se dévoile féroce lorsqu’il présente sa stratégie : « Attaquer! Attaquer! Attaquer!« , « ne jamais rien admettre », reprenant à son compte les maximes de son avocat Roy Cohn, interprété avec brio par Jeremy Strong, tout en tirant parti de son réseau. Il le laissera aussi se dessiner quand il sera atteint du sida. Acté.
Informations
Genre: Biopic
Réalisateur : Ali Abbasi
Acteurs : Sebastian Stan, Jeremy Strong, Iona Rose MacKay
Pays : États-Unis
Durée : 2h00
Sortie : À venir prochainement
Distributeur : Metropopolitan FilmExport
Synopsis : Années 1970. Les années de jeunesse de l’entrepreneur immobilier Donald Trump et sa relation avec son avocat Roy Cohn.