L'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie, frappée par des émeutes meurtrières, sera levé mardi matin, heure locale, alors que 480 gendarmes sont envoyés en renfort sur le territoire du Pacifique.
Selon un communiqué de l'Elysée dimanche : « Le Président a décidé pour l'instant de ne pas prolonger l'état d'urgence » au-delà du délai légal de 12 jours pour permettre des rencontres avec le parti indépendantiste FLNKS.
Sept personnes ont été tuées en Nouvelle-Calédonie depuis que des émeutes ont éclaté le 13 mai à propos d'un projet de réforme du système électoral.
Paris a déclaré l'état d'urgence dans les territoires d'outre-mer il y a deux semaines, envoyant des centaines de renforts policiers et militaires pour rétablir l'ordre dans l'archipel, situé à environ 17 000 kilomètres de la France métropolitaine.
Le gouvernement français espère que cet assouplissement des restrictions permettra de rétablir le dialogue sur les nombreux blocages encore en place.
🏥 #NouvelleCalédonie | Rétablir l'accès aux soins est une priorité.
➡️ Ce matin, une opération importante menée par la @Gendarmerie a permis de sécurité le Médipôle de #Dumbéahôpital principal du territoire. pic.twitter.com/MS47dNo3eX
— Haut-commissariat en Nouvelle-Calédonie 🇫🇷 (@HC98800) 26 mai 2024
Des renforts déployés à Nouméa
Samedi, le parti FLNKS a renouvelé son « appel au calme » et a demandé que « les blocages sur les principaux axes de circulation soient allégés ».
La levée des blocus est « la condition nécessaire à l'ouverture de négociations concrètes et sérieuses », a ajouté la présidence française dans son communiqué, qui précise que l'état d'urgence serait levé à 5h00 mardi (18h00 TU lundi).
Jeudi dernier, le président Emmanuel Macron s'est rendu en urgence dans l'archipel du Pacifique pour tenter de désamorcer la crise, dont la situation s'est progressivement apaisée ces derniers jours.
La police peine à contrôler certains quartiers de la capitale Nouméa et l'aéroport international restera fermé aux vols commerciaux jusqu'au 2 juin au moins.
L'Elysée a également annoncé que « 7 unités mobiles supplémentaires – 480 gendarmes mobiles » seraient envoyées en Nouvelle-Calédonie « dans les prochaines heures » en renfort.
Au total, environ 3 500 soldats ont été déployés dans l'archipel, où deux gendarmes sont morts lors des émeutes liées au projet de réforme du vote.
Référendum sur les réformes du vote
La Nouvelle-Calédonie est gouvernée depuis Paris depuis les années 1800, mais de nombreux Kanaks indigènes sont toujours mécontents du pouvoir de la France sur leurs îles et souhaitent une plus grande autonomie ou indépendance.
La France envisage d’accorder le droit de vote à des milliers de résidents non autochtones de longue durée, ce qui, selon les Kanaks, diluerait l’influence de leurs votes.
Lors de sa visite, Macron a promis que les réformes électorales prévues ne seraient « pas imposées ».
Le président a également déclaré qu'il serait prêt à organiser un référendum sur les changements controversés, tout en espérant que les élus néo-calédoniens parviendraient à un accord.
Le parti indépendantiste FLNKS a réitéré sa demande de retrait des réformes électorales après sa rencontre avec Macron.