La comédienne Isild Le Besco a révélé mercredi avoir déposé une plainte à l’encontre du cinéaste Benoît Jacquot, l’accusant de viols sur une personne mineure de plus de 15 ans, des faits qui se seraient déroulés entre 1998 et 2007.
Dans une conversation avec Mouv’ le 30 mai, l’actrice Isild Le Besco a partagé comment le soutien qu’elle a reçu lui a donné la force de franchir un pas audacieux. Elle a révélé dans Libération, un journal français, qu’après mûre réflexion, elle a engagé une action en justice contre le cinéaste Benoît Jacquot pour des actes présumés de viol sur une personne mineure, âgée de plus de 15 ans, ayant eu lieu entre 1998 et 2007.
Lire aussi : Isild Le Besco reproche à Benoît Jacquot « une influence dévastatrice »
Cependant, la démarche n’a pas été aisée, comme l’actrice l’a fait remarquer, indiquant que la justice française est souvent perçue comme l’agresseur principal dans de nombreux pays, dont le sien. Selon Isild Le Besco, c’est le système juridique qui inflige le plus de tort aux femmes et aux enfants. Elle souligne que subir une injustice ou être maltraitée par la justice peut être plus traumatisant que la violence d’un homme.
L’actrice n’espère pas grand-chose de la plainte qu’elle a déposée, ayant auparavant ressenti que la justice est souvent pratiquée dans une perspective de domination masculine. En portant plainte, elle souhaite que sa situation serve d’alerte, incitant l’appareil judiciaire à s’éloigner de l’endossement du patriarcat et à cesser d’être un collaborateur tacite des agresseurs.
Le poids de prendre la parole
Malgré son scepticisme, Isild Le Besco croit à la pertinence de parler et de partager ses expériences. Selon elle, c’est que par le dialogue et l’écoute des expériences d’autres femmes ayant vécu des relations toxiques, que l’on peut trouver les clés de la compréhension, identifier les mécanismes de l’emprise, et permettre aux femmes de s’éloigner plus rapidement de ces situations.
Bien que l’actrice croit que le mouvement MeToo fait toujours peur et n’est pas facile à entendre, elle affirme que celles qui prennent la parole sont celles qui ont déjà réussi à se sortir de situations difficiles. Pour Isild Le Besco, lever le voile sur les violences subies nécessite une force immense. En réfléchissant sur ses relations avec Benoît Jacquot et Jacques Doillon, un autre réalisateur contre qui elle a porté plainte, elle critique leur exploitation des jeunes femmes, qui selon elle est un comportement typique de ceux qui ont de mauvaises intentions.
Toutefois, l’actrice ne pense pas que les paroles seules suffisent pour amener un véritable changement. Bien qu’elle ne soit pas optimiste quant à l’avenir ou aux changements significatifs dans le monde du cinéma ou de la société sur des questions comme l’inceste, elle souligne que seules des modifications légales concrètes et de réels changements sociaux peuvent faire une différence. Jusque-là, tout cela n’est que des mots et des écrits, en attente d’être suivis par des actions concrètes.