Une campagne visant à surveiller et piéger les moustiques tigres à Paris bat son plein quelques semaines avant les Jeux olympiques. Les autorités craignent que les voyageurs n’aggravent la recrudescence de maladies telles que la dengue.
Aux abords du Stade de France, au nord de Paris où se dérouleront de nombreuses épreuves olympiques, Kevin Meignan vérifie un piège à nidification installé il y a quelques semaines dans une allée bordée de gazon.
Meignan travaille pour l'Agence régionale de lutte contre les moustiques (ARD), qui fait partie de l'ARS.
Le seau qu'il inspecte contient de l'eau et un carré de polystyrène pour soutenir les œufs de moustiques. Il est recouvert d'une grille métallique pour empêcher le polystyrène de s'échapper du piège.
« L'objectif est de surveiller la présence du moustique tigre », a déclaré Meignan à l'AFP, ajoutant que la population de moustique tigre avait « explosé » en région parisienne ces dernières années.
De mai à novembre, c'est la principale période de reproduction des espèces porteuses de la maladie. Aedes albopictus moustique.
« Pendant cette période, nous collecterons chaque mois le polystyrène contenu dans le piège et l'étudierons en laboratoire pour savoir s'il y a des œufs de moustique tigre et, si oui, combien », précise Meignan.
Lorsqu'il relève le piège, Meignan verse dans l'eau un produit biologique « pour éviter tout développement potentiel de larves ».
Cas record
Le moustique tigre est arrivé en France en 2004 et s'est progressivement installé sur une grande partie du territoire. Au 1er janvier, ils étaient présents dans 78 des 96 départements français.
Les moustiques sont des vecteurs potentiels de virus comme la dengue, le chikungunya et le Zika et sont présents dans toute la région parisienne.
Mi-avril, les autorités avaient alerté sur un nombre sans précédent de cas importés de dengue – près de 1 700 – enregistrés en France métropolitaine depuis début 2024.

Il s'agit de personnes ayant voyagé dans des régions du monde où le virus circule de manière endémique : les Antilles françaises et, plus largement cette année, l'Amérique latine et les Caraïbes.
Les cas importés risquent de créer des chaînes de transmission indigènes en France. A ce titre, le directeur général de la santé, Grégory Emery, appelle à la vigilance.
Un cas autochtone concerne une personne piquée par un moustique porteur d’une maladie après avoir été en contact avec un voyageur infecté.
Des messages de prévention seront diffusés tout au long des Jeux Olympiques et Paralympiques lors des visites de voyageurs en France.
Des informations de sensibilisation destinées aux voyageurs au départ ou à l’arrivée des zones d’endémie seront diffusées dans les aéroports.
Des centaines de pièges
Plus de 500 pièges à ponte seront installés dans toute la région parisienne.
« Cette année, nous avons donné la priorité aux lieux où se rassemblent un grand nombre de personnes », a déclaré Cécile Somarriba, directrice de la veille sanitaire et de la sécurité à l'ARS.
Des pièges seront déployés autour du Stade de France, du Village olympique et de certaines fan zones.
L’ARS a également exhorté les habitants à éliminer les eaux stagnantes, potentiellement fertiles, dans et autour de leurs habitations.