Durant cette période estivale particulièrement animée, les distributeurs privilégient des choix éprouvés, étant donné qu’il y a peu de grandes nouveautés au programme.
Les visiteurs, qui se rendront en France pour les Jeux, auront l’opportunité de (re)découvrir au cinéma les films cultes Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain et Intouchables. Ces deux longs-métrages français, acclamés tant sur le territoire national qu’international, seront à nouveau projetés dans les salles. À l’occasion, ils sont proposés avec des sous-titres en anglais. En effet, parmi les 15 millions de touristes attendus pour ce grand événement sportif, deux millions proviennent de l’étranger.
Sorti en 2001, Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet revient sur grand écran le mercredi 24 juillet, deux jours avant l’ouverture officielle des Jeux olympiques de Paris. En raison de l’absence de sorties majeures, les producteurs étant réticents en cette période intense, le distributeur UGC a saisi l’opportunité. Selon eux, une fenêtre s’est ouverte pour ressortir ce film « emblématique de la culture française à l’international. » Dans la même veine, Gaumont a programmé Intouchables (2011) d’Olivier Nakache et Éric Toledano pour une réédition le 31 juillet.
« Il n’y a pas que les JO… Il y a aussi Amélie »
Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF), confirme que l’été est « une période moins chargée en nouvelles sorties, offrant ainsi plus d’espace pour une exposition optimale ». Il ajoute : « Cela permet aux exploitants d’enrichir leur offre avec une programmation différente, surtout pendant une période où il est important de se démarquer. »
Pour la ressortie d’Amélie Poulain, UGC prévoit de distribuer 300 copies du film, accompagné d’une bande-annonce actualisée qui annonce : « Il n’y a pas que les JO… Il y a aussi Amélie« . Gaumont de son côté projète les aventures d’Omar Sy et François Cluzet dans 200 salles dès la première semaine, espérant que le succès initial incitera les exploitants à prolonger la diffusion tout l’été. Dans les deux cas, chaque cinéma a la possibilité de choisir la version originale française ou sous-titrée en anglais.
Ces réussites du cinéma français ne sont pas les seules à retrouver les écrans cet été. Les deux premiers volets de Paddington seront également diffusés le mercredi et le 7 août, en prélude au troisième opus prévu pour février 2025.
Une tactique courante chez les distributeurs
Avant la sortie de la Palme d’or 2024, Anora de Sean Baker, prévue pour le 30 octobre, les distributeurs Le Pacte et ARP ressortent également trois œuvres précédentes du réalisateur américain à partir de mercredi : Tangerine, The Florida Project et Red Rocket.
De plus, la réédition de Les Chariots de feu (1981), est en cours depuis le 17 juillet. Ce film se déroule lors des Jeux olympiques de 1924 à Paris. Les admirateurs de Marcel Pagnol profiteront également d’une rétrospective pour commémorer les cinquante ans de son décès, avec une programmation de dix films, dont la trilogie marseillaise Marius (1931), Fanny (1932) et César (1936) ainsi que Le Schpountz (1938).
Cette offre diversifiée ne devrait pas être impactée par la concurrence des Jeux olympiques, selon Marc-Olivier Sebbag. Il affirme que, comme pour les JO de Londres en 2012 et de Rio en 2016, seule la cérémonie d’ouverture et les deux derniers jours, marqués par les finales des sports collectifs et du 100 mètres, auront un impact. Il ajoute : « L’impact existe surtout pour les cinémas situés près des événements olympiques, mais il reste mesuré« , en rappelant que la majorité des cinémas en France ne se situent pas à Paris.
De leur côté, Gaumont et UGC n’ont pas défini d’objectif précis pour la réédition de Intouchables et Amélie Poulain. Toutefois, UGC mentionne qu’« atteindre quarante mille entrées serait déjà très satisfaisant », en référence à la ressortie des Choristes en avril, qui avait totalisé plus de 50 000 entrées. À titre de comparaison, Astérix et Obélix : mission Cléopâtre avait engrangé plus de 400 000 entrées lors de sa ressortie l’été dernier, dix-huit ans après sa première sortie en salles.