Des émeutes intenses ont éclaté à Caracas, la capitale, où les manifestants réclament la démission du président. Celui-ci affirme avoir remporté les élections qui ont eu lieu dimanche.
Manifestations vénézuéliennes : un bilan lourd en vies humaines
Les rues du Venezuela ont été le théâtre de scènes tragiques. Quatre personnes au moins ont péri et plus de quarante autres ont été blessées lors de récentes protestations, selon des données fournies par deux organisations non gouvernementales. L’origine de ces mouvements de foule remonte au 29 juillet, jour de l’annonce des résultats de l’élection présidentielle. Alors que des milliers d’individus se sont rassemblés pour exprimer leur mécontentement, Nicolas Maduro, le président sortant, a clamé sa réélection. Cependant, ses opposants contestent cette victoire, affirmant avoir recueilli 70% des voix et assurant pouvoir « démontrer » leur triomphe. Cette affirmation a poussé les habitants des zones défavorisées de Caracas, la capitale, à manifester leur colère.
Une mobilisation inattendue à Caracas
Les rues de Caracas sont envahies par la colère des manifestants. Des sons de casseroles battues résonnent, des portraits de Nicolas Maduro sont enflammés, et des slogans exigeant sa démission sont scandés à travers la ville. Gaspard Estrada, un politologue spécialiste du Venezuela, est surpris par cette situation : « Ce qui étonne, c’est l’ampleur et la portée de ces manifestations. Elles se produisent dans des zones traditionnellement loyales au chavisme. »
Le chavisme, du nom d’Hugo Chavez, l’ancien leader et mentor de Nicolas Maduro, semble perdre de son éclat. Des statues de Chavez ont été renversées, et même les fidèles de l’ex-président désapprouvent son successeur.
« Le PIB a chuté de près de 80% entre 2013, sa première élection, et aujourd’hui. »
Gaspard Estrada, politologue spécialiste du Venezuelaà 42mag.fr
Un pays en pleine crise économique
Pour Gaspard Estrada, ces manifestations sont le reflet d’une exaspération générale. « Le gouvernement Maduro affiche un bilan économique désastreux, il faut le reconnaître. Plus de sept millions de Vénézuéliens ont quitté le pays. C’est un constat très sévère. Bien sûr, il y a aussi les sanctions imposées par les États-Unis qui pèsent sur le Venezuela », souligne l’expert. Cette situation a poussé sept pays d’Amérique latine à signer une déclaration commune appelant à la transparence sur les résultats de l’élection présidentielle.