Depuis environ cinquante ans, cette région est le théâtre de frictions et de disputes. Ce mardi, la France a affirmé que l’initiative marocaine représentait « la seule base » pour résoudre ce différend, ce qui a déclenché une réaction furieuse de la part de l’Algérie.
Alors que le Sahara occidental est une source de tensions depuis longtemps, la France a récemment pris une mesure en faveur du Maroc, qui contrôle déjà une grande partie de cette région, le mardi 30 juillet. À l’occasion des 25 ans de règne du roi Mohammed VI, Emmanuel Macron a envoyé une lettre dans laquelle il qualifie le plan marocain comme étant « la base unique » pour résoudre le conflit. « Pour la France, l’autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue. Notre soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et constant », a écrit Macron.
Cette déclaration vient exacerber les tensions avec l’Algérie, qui soutient une pleine autonomie pour le Sahara occidental. 42mag.fr vous présente trois éléments clés pour comprendre cette crise diplomatique autour de cette région disputée.
Une région sans statut définitif depuis 1976
Le Sahara occidental s’étend sur 266 000 km² au sud du Maroc, bordé par l’Algérie au nord-est et la Mauritanie à l’est et au sud, avec une côte atlantique. Ancienne colonie espagnole, c’est la seule région en Afrique dont le statut postcolonial est toujours en suspens. L’ONU le considère comme un « territoire non autonome » faute d’un règlement définitif.
Depuis 1991, le Maroc administre environ 80% du territoire et propose une autonomie large sous sa souveraineté. Le reste du territoire est contrôlé par le Front Polisario, un groupe politique et armé fondé en Mauritanie. Ce groupe demande un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, planifié initialement lors d’un cessez-le-feu en 1991, mais jamais réalisé.
Une source de tensions entre le Maroc et l’Algérie
Avant même la déclaration française, plusieurs pays soutenaient déjà la proposition marocaine. En 2020, le président américain Donald Trump a reconnu la souveraineté du Maroc en contrepartie d’un rapprochement avec Israël. En 2022, l’Espagne, ancienne puissance coloniale, a également abandonné sa neutralité pour soutenir Rabat. Le Maroc accorde une grande importance à ces soutiens. Par exemple, en 2022, le pays a rappelé son ambassadeur à Tunis après que le président tunisien a accueilli le chef du Front Polisario lors d’un sommet Japon-Afrique.
En revanche, l’Algérie, voisine de cette région, soutient fermement le Front Polisario. Cela a exacerbé les tensions avec le Maroc, qui ont culminé en 2021 lorsque l’Algérie a coupé ses relations diplomatiques avec ce dernier après plusieurs incidents marquants. Cette rivalité affecte également les pays soutenant le Maroc.
À la suite de la déclaration d’Emmanuel Macron, l’Algérie a décidé le mardi 30 juillet de retirer immédiatement son ambassadeur de Paris. L’Algérie accuse la France de « bafouer la légalité internationale et de soutenir la négation du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ». En réponse, la France a indiqué « prendre note de la décision de l’Algérie », selon une source diplomatique citée par 42mag.fr. La même source a ajouté que la France reste déterminée à approfondir ses relations bilatérales avec l’Algérie.
Des enjeux économiques majeurs
La reconnaissance de la souveraineté marocaine a une grande portée symbolique pour le Maroc, mais elle revêt également des enjeux économiques significatifs.Le littoral du Sahara occidental, qui borde l’océan Atlantique, regorge de ressources halieutiques. Le pastoralisme, la pêche et l’extraction de phosphate constituent plus de la moitié des exportations de cette région.
En effet, le Sahara occidental possède certaines des plus grandes réserves mondiales de phosphate.