Les températures caniculaires qui ont sévi en Europe de l’Ouest et en Afrique du Nord, et qui ont vu les athlètes et les spectateurs bouillir aux Jeux olympiques de Paris, auraient été impossibles sans le réchauffement climatique d’origine humaine, comme le montre une analyse récente.
Des images époustouflantes de prouesses sportives et de la beauté de certains sites olympiques de Paris ont fait la une des journaux du monde entier.
Mais d’autres, comme les concurrents de voile portant des gilets de glace pour se rafraîchir, ou les bénévoles qui arrosent les supporters en liesse dans le stade de beach-volley sans ombre près de la tour Eiffel, se démarquent pour des raisons plus inquiétantes.
La majeure partie de la France est sous alerte chaleur, avec des températures atteignant 36°C à Paris, a indiqué l’agence météorologique nationale.
La chaleur a été encore plus intense dans le sud, notamment dans la région autour des villes méditerranéennes de Marseille et Nice, qui accueillent des compétitions olympiques comme le football et la voile. Dans certaines régions du sud de la France, les températures ont atteint 41°C.
Les athlètes et les fans des Jeux Olympiques de Paris fondent sous une chaleur « brutale »
Mardi et mercredi, les spectateurs se sont réfugiés sous les arbres pour se mettre à l’ombre, tandis que les joueurs sur le sable ensoleillé ont pris des pauses supplémentaires pour draper des sacs de glace sur leur tête et leurs épaules.

Quelques jours plus tôt, les images avaient brossé un tableau totalement différent, lorsque les Jeux olympiques de 2024 avaient débuté par une cérémonie d’ouverture sous la pluie qui avait trempé athlètes et spectateurs.
Une journée entière de fortes pluies samedi a entraîné le report de la compétition de triathlon en plein air sur la Seine en raison de la baisse de la qualité de l’eau.
De violentes tempêtes ont également provoqué mardi soir des perturbations majeures sur le réseau ferroviaire à grande vitesse français, laissant des milliers de voyageurs bloqués.
Alerte tempête à Paris alors que les Jeux olympiques se poursuivent
Le changement climatique est à blâmer
Le chaos météorologique ne surprend pas les climatologues.
Une étude publiée cette semaine révèle que la chaleur extrême observée en juillet en France et dans d’autres pays comme la Grèce, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et le Maroc « n’aurait pas eu lieu sans le changement climatique d’origine humaine ».
Les scientifiques du groupe World Weather Attribution qui mènent l’étude ont déclaré que la crise climatique, alimentée par la combustion de combustibles fossiles, avait entraîné une hausse des températures de 2,5 à 3,3 °C.
La vague de chaleur de juillet a été provoquée par une crête de haute pression, souvent appelée « dôme de chaleur ». Elle est survenue après 13 mois de chaleur extrême dans le monde entier et chacun des 13 derniers mois a été le plus chaud jamais enregistré.

L’Observatoire européen du climat signale les températures moyennes mondiales les plus élevées jamais enregistrées
Les ambitions vertes revues à la baisse
Le comité d’organisation de Paris 2024 a pour objectif de réduire de moitié l’empreinte carbone des Jeux et d’organiser les Jeux olympiques les plus durables de tous les temps.
En plus d’adapter autant que possible les infrastructures existantes plutôt que de construire de nouveaux sites, elle a eu recours à un système de refroidissement par le sol et à une isolation au lieu de la climatisation dans le village olympique où séjournent les athlètes.
C’était du moins le plan. Mais face à la chaleur attendue, les organisateurs ont revu à la baisse leurs ambitions d’un festival sans climatisation et ont installé 2 500 unités de refroidissement temporaires.
L’ambition d’un village olympique sans climatisation à Paris s’effondre
Leurs tentatives de réduire les émissions de carbone ont été encore plus durement touchées mercredi lorsque les plaintes des athlètes concernant les menus neutres en carbone, en grande partie végétariens, ont conduit au rétablissement de la viande.
Une étude récente montre que réduire de moitié la consommation de viande permettrait à la France d’atteindre ses objectifs climatiques. Elle vise à réduire de 46 % les émissions liées à l’agriculture d’ici 2050.