Le réalisateur Costa-Gavras a exprimé son hommage à Alain Delon sur 42mag.fr, suite au décès de ce dernier survenu dimanche à l’âge de 88 ans. Pour Costa-Gavras, Delon est un acteur ayant « totalement réussi » sa carrière.
« C’était un artiste hors du commun, il n’a jamais existé d’autres acteurs de sa trempe et il est peu probable qu’il en surgisse un autre. », a déclaré le réalisateur Costa-Gavras sur 42mag.fr, suite au décès à l’âge de 88 ans de l’acteur Alain Delon le dimanche 18 août.Costa-Gavras exprime son « grand regret » et souligne qu’il « regretta toujours » de n’avoir jamais pu diriger Alain Delon dans l’un de ses films, même si le cinéaste avait écrit le scénario de Monsieur Klein en 1976, film dans lequel Alain Delon interprète un marchand d’art pendant l’Occupation à Paris. Ce long-métrage, qui figure parmi les plus marquants de sa filmographie, avait d’ailleurs obtenu le César du meilleur film en 1977, tandis qu’Alain Delon avait été nominé pour le prix du Meilleur acteur sans toutefois remporter cette distinction.
Costa-Gavras évoque un acteur « unique, extraordinaire », qui « avait du respect pour ceux qui travaillaient sérieusement et possédaient du talent. » Toutefois, le scénariste de Monsieur Klein note qu’« lorsqu’Alain Delon se retrouvait face à des gens dépourvus de talent, il prenait alors les rênes et agissait en tant que réalisateur. » Selon Costa-Gavras, « il n’arrivait pas à tolérer le manque de compétence. »
Un artiste qui « émerge d’un inconnu »
Le réalisateur rend hommage à la singularité du jeu d’Alain Delon, qu’il attribue aux débuts inattendus de la carrière de l’artiste. « Il surgit de nulle part et devient acteur par hasard ; il aurait pu emprunter d’autres chemins, devenir gangster ou une figure marquante, mais il a choisi la voie de l’acteur. », précise-t-il. Ainsi, Alain Delon ne « s’est pas efforcé de construire des personnages comme le font la plupart des acteurs : il incarne toujours Delon, interprétant une version de lui-même adaptée aux divers rôles, comme si, par exemple, Monsieur Klein représentait Delon, voilà son originalité. » poursuit Costa-Gavras sur 42mag.fr.
« C’était ça l’acteur Delon, il appréciait être Delon, que ce soit en vilain, en prince ou autre qui vous vienne à l’esprit. », ajoute le cinéaste, qui estime qu’il « a atteint le summum de ce que l’on peut réaliser dans ce domaine qu’est le cinéma : il a brillamment réussi. »« Il n’y aura pas de copie ou d’autres artistes qui lui seront comparables, car cela semble irréaliste, » a déclaré Costa-Gavras plus tôt sur France Inter. « Il existe de grands acteurs, mais il n’y a pas de successeur. »