L’acteur, qui s’est éteint à l’âge de 72 ans, a laissé une empreinte significative sur le cinéma français des années 1980. Il évoquait sur 42mag.fr un rôle qui sortait de l’ordinaire.
Michel Blanc, âgé de 72 ans, est décédé, comme l’a confirmé son attaché de presse à divers médias le vendredi 4 octobre. L’acteur a succombé à un malaise cardiaque survenu la veille, selon les informations communiquées. L’un de ses proches et collaborateur au sein de la célèbre troupe comique du Splendid a partagé une story sur Instagram en exprimant son désarroi: « Putain Michel… Qu’est-ce que tu nous as fait…«
Michel Blanc a fait partie intégrante de la troupe du Splendid, un groupe de comédiens formé à la fin des années 1970, qui comptait parmi ses membres des figures emblématiques du cinéma et de la télévision tels que Josiane Balasko, Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot, Marie-Anne Chazel et Christian Clavier. Sa contribution a profondément marqué le cinéma populaire français dans les années 1980 et 1990, à travers des films comme Le Père Noël est une ordure, Les bronzés, ou encore Tenue de soirée, réalisé par Bertrand Blier en 1986.
« J’avais envie de découvrir d’autres horizons artistiques »
À la fois acteur, metteur en scène, scénariste et dialoguiste, Michel Blanc a d’abord fait ses armes dans le registre comique au sein de la troupe du Splendid, avant de se tourner vers des rôles plus dramatiques. Un exemple marquant de son talent est sa performance dans L’exercice de l’État, pour laquelle il a reçu le César du meilleur acteur dans un second rôle en 2012. Durant sa carrière, il a été nommé à quatre reprises pour le César du meilleur acteur.
Lors d’une interview en janvier 2023 avec Elodie Suigo, Michel Blanc est revenu sur ses rôles emblématiques, soulignant ceux qui ont laissé une empreinte indélébile, jusque dans sa vie quotidienne. Parmi eux, le personnage célèbre de Jean-Claude Dusse dans Les bronzés, l’éternel optimiste qui disait souvent « on sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher« . Michel Blanc avouait se sentir parfois piégé par ce rôle : « Par moments, j’avais l’impression d’être enfermé dans le personnage de Jean-Claude Dusse. Cela me dérangeait car j’avais envie de jouer d’autres rôles« , expliquait-il à 42mag.fr.
« Finalement, vous êtes un véritable acteur ! »
Il poursuivait : « Sortir de ce rôle n’était pas chose facile. Cela ne dépendait pas uniquement de moi. J’attendais que l’on me propose d’autres rôles, ce qui a fini par arriver. J’ai même écrit mes propres films, où certains personnages ressemblaient à Jean-Claude… Cependant, c’est grâce à Blier et au film Tenue de soirée que j’ai vraiment réussi à m’en affranchir. Après avoir reçu un prix à Cannes, j’ai changé de registre et je me souviens des mots de mon boucher : “Finalement, vous êtes un véritable acteur !”«
Durant cet entretien, Michel Blanc exprimait sa gratitude pour la chance qu’il a eue tout au long de sa carrière : « J’ai été incroyablement chanceux que Bertrand Blier, André Téchiné et d’autres réalisateurs m’aient sollicité. »
Michel Blanc se souvenait aussi de la première rencontre avec Gérard Jugnot en classe, où dès le premier jour, ils ont fait rire toute la salle. Leur professeur avait alors dit : « Blanc et Jugnot, plus jamais ensemble. » C’était la toute première fois qu’ils se rencontraient.
Michel Blancsur 42mag.fr
Il a également partagé que c’est grâce à sa mère qu’il est devenu l’acteur apprécié qu’il était, tant par le public que par l’industrie du cinéma : « Avec mon père, je n’étais pas souvent en accord. Pourtant, il aurait tout sacrifié pour moi. Ma mère et moi partagions une réelle complicité. Mon entrée au lycée Pasteur a été décisive. J’étais un excellent élève, et ma mère a insisté pour que je présente ma candidature. J’ai été accepté… Et c’est ainsi que j’ai entamé cette carrière. C’est parce que ma mère m’a soutenu et poussé à aller au lycée Pasteur. Sinon, je ne sais pas si j’aurais eu le courage de m’engager dans cette voie. Je l’ignore. »