Vendredi, le tribunal a révisé sa position concernant la publication des enregistrements vidéo des agressions sexuelles que Gisèle Pelicot a subies lors du procès de Mazan.
Denis Salas, qui a exercé en tant que magistrat et qui est actuellement secrétaire général de l’Association française pour l’histoire de la justice, a exprimé sur 42mag.fr le 4 octobre son avis selon lequel « il était crucial de rendre publiques ces images ». Cela fait suite à la décision de la cour qui a finalement choisi de présenter les vidéos des agressions sexuelles dont Gisèle Pelicot a été victime lors du procès à Mazan.
En définitive, les médias ainsi que le public auront accès aux vidéos des violences sexuelles au procès de Dominique Pelicot, accusé d’avoir administré des drogues à son épouse afin de la livrer à des inconnus qu’il contactait via Internet. Denis Salas compare cette situation aux procédures antiterroristes, comme le procès du Bataclan, où la question de la diffusion des images a suscité de vives discussions avant d’être finalement validée, surtout à la demande des victimes, selon lui.
« Diffuser ces images au tribunal était une nécessité »
L’ancien magistrat se montre favorable à la volte-face de la cour criminelle du Vaucluse : « Étant donné que l’enjeu principal de ces vidéos est de clarifier la participation de chacun dans cette affaire, en particulier l’aspect du consentement de la victime à travers l’analyse des images, il était fondamental de les présenter au tribunal « et « également au public ».
Il explique « que c’est également au cœur du tribunal que nous élaborons notre réponse au viol, et les images sont un élément essentiel de ceci ». Denis Salas affirme qu’il n’y a pas de crainte quant au bon déroulement du procès : « La dignité du débat est préservée, justement parce que tous ont assumé leurs responsabilités en fonction des enjeux de ce jugement. »
Pour lui, la diffusion de ces vidéos est primordiale pour établir la vérité : « Si nous avions choisi le huis clos, nous aurions été privés d’une compréhension authentique de cet acte criminel. Cela aurait été couvert d’un certain flou. Grâce aux efforts des journalistes et de la presse, nous pourrons saisir précisément comment ces images ont été produites et l’importance qu’elles revêtent », affirme Denis Salas.







