La direction a décidé d’adopter une « mesure de rétorsion » après que des inondations ont été causées intentionnellement par « un ou plusieurs prisonniers du secteur disciplinaire », qui avaient bloqué volontairement leurs éviers et leurs WC.
Depuis le 27 juin, l’accès à l’eau est interrompu pendant la nuit, entre 19 heures et 7 heures du matin, dans la section disciplinaire du centre pénitentiaire de Toulon-La Farlède, situé dans le Var. Cette situation est dénoncée par l’Observatoire international des prisons (OIP) dans un communiqué publié le mercredi 9 octobre. L’organisation qualifie cette coupure d’eau de « mesure de rétorsion », décidée par l’administration pénitentiaire « suite à un incident impliquant ‘un ou plusieurs détenus de la section disciplinaire’ qui auraient intentionnellement obstrué les robinets et toilettes, provoquant des inondations ». « Ces débordements auraient causé des dommages à l’étage inférieur, où se trouve l’unité de soins », détaille l’OIP.
Un détenu, identifié par l’OIP comme « Monsieur D. », explique que « les responsables de ces actes ne sont plus dans la section disciplinaire », ce qui laisse d’autres détenus supporter les conséquences. Ce détenu souligne qu’il n’a pas accès à des installations sanitaires pendant la nuit « ni à un approvisionnement en eau en état de marche ». Il poursuit en déclarant que chaque détenu « reçoit une bouteille d’eau de 1,5 litre par jour, une quantité qui est largement insuffisante pour satisfaire les besoins en eau potable et pour les usages sanitaires pendant ces heures ».
Une « situation qui s’éternise »
Consultée par l’OIP, la direction interrégionale des services pénitentiaires de Marseille affirme que « ces coupures sont temporaires ». Elle précise également, d’après les informations de l’OIP, que « des travaux commenceront le 9 novembre », destinés à « prévenir d’éventuelles dégradations similaires à celles causées par les inondations ». L’OIP critique cette « situation qui s’éternise, alourdissant des conditions de détention déjà bien plus strictes qu’en prison ordinaire ». L’organisme rappelle qu’il est indispensable que chaque détenu bénéficie de « conditions d’hygiène et de salubrité adéquates ».