Lors du vote qui a eu lieu mercredi à l’Assemblée nationale, Les Républicains ont choisi de soutenir une candidate de La France insoumise pour la présidence de la commission des Affaires économiques, au lieu de se ranger derrière un membre du groupe macroniste. Ce comportement illustre une fois de plus les dissensions qui peuvent émerger au sein de la majorité gouvernementale.
Les tensions s’accroissent entre la droite et le bloc central soutenu par Macron, et ces dissensions profitent pleinement à la gauche, qui ne s’attendait absolument pas à remporter, ce mercredi 9 octobre, la direction de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale. En effet, c’est Aurélie Trouvé, députée de La France insoumise et ancienne porte-parole d’Attac, qui a défié les pronostics en arrachant la victoire, grâce à l’abandon de plusieurs députés de droite du candidat macroniste prétendant à la succession d’Antoine Armand, devenu ministre de l’Économie. En résumé, Laurent Wauquiez, en désaccord avec la répartition des postes au sein de l’alliance Ensemble-LR, a choisi de mettre fin à cette entente. Son choix s’est porté sur Jean-Luc Mélenchon ! « Des manœuvres » que Gabriel Attal a qualifiées de « répugnantes », a-t-il exprimé à ses partisans.
Le récent Premier ministre, Michel Barnier, a fait part de son mécontentement à son prédécesseur à Matignon lors d’un appel. Il a critiqué le « défaut de loyauté du socle uni » censé appuyer son gouvernement. Michel Barnier a également essayé de joindre Laurent Wauquiez, qui n’a pas décroché, mais qui a fini par lui envoyer une explication justifiant son agacement. Tous les membres du groupe La Droite républicaine ne voient peut-être pas d’un bon œil la décision de leur leader, sans parler de l’incompréhension potentielle de l’électorat de droite. En se rendant coupable d’avoir aidé les Insoumis, Laurent Wauquiez a créé la surprise, d’autant plus qu’il avait, la veille, exprimé sa critique à l’encontre du sectarisme du Nouveau Front populaire et assuré à Michel Barnier qu’il s’engagerait « à fond » pour qu’il puisse « réussir ». Disons qu’il fut un temps où les partenaires étaient plus fiables…
La fixation sur la future élection présidentielle
Ce récent événement souligne de manière éclatante la grande fragilité de la coalition entre le bloc central et la droite. Cette union risque de voler en éclats à tout instant, possiblement dès l’étude du budget que bon nombre de députés pro-Macron hésitent, pour le moment, à soutenir. Cette querelle met en lumière que malgré leur situation précaire, les leaders de cette alliance ont leur esprit déjà tourné ailleurs, absorbés par les enjeux de la présidentielle de 2027, ce que Gabriel Attal qualifie de « plan morbide » de Laurent Wauquiez… alors qu’il partage cette même ambition.
Marine Le Pen, dont le Rassemblement national constitue le principal groupe à l’Assemblée, savoure l’idée de renverser le gouvernement dirigé par Barnier à sa convenance. Pendant ce temps, Laurent Wauquiez, Gabriel Attal, et d’autres s’engagent dans des stratégies déloyales et en profitent pour régler leurs comptes personnels. Un spectacle divertissant pour l’extrême droite ! On se souvient que sur le Titanic, la musique n’avait cessé de jouer jusqu’à la fin…