Chaque jour, une nouvelle personnalité rejoint l’univers d’Élodie Suigo. Le lundi 14 octobre 2024, c’est au tour de Jean-Louis Aubert, chanteur, compositeur et auteur, de faire son apparition. Il a récemment publié « Pafini », son dixième album studio, au mois de septembre 2024.
Jean-Louis Aubert et son désir de bousculer les conventions
Au début, Jean-Louis Aubert avait pour ambition de créer de la musique qui perturbait les adultes. Enfant, il se sentait souvent ennuyeux, perçu par son père comme ayant une nature à la fois réservée et extravertie. Il désirait échapper aux barrières de l’enfance et bâtir son propre univers, teinté d’un émerveillement constant et d’une détermination à unir les gens. Aubert a le talent de composer des morceaux qui touchent profondément les cœurs, tant au sein de Téléphone qu’en tant qu’artiste solo. Véritable enchanteur des mots et des mélodies, il se qualifie lui-même « d’obsédé textuel », prêt à saisir chaque moment de joie, comme l’explique le documentaire « Le chant des possibles » de Sophie Lesage. Actuellement, il présente son nouvel album intitulé PAFINI.
42mag.fr : PAFINI ou l’amour sous toutes ses formes
Jean-Louis Aubert : Ce n’est pas aussi simple que cela. Mais avant tout, cela fait cinquante ans que vous me portez. Un plaisir immense de vous avoir accompagnés au travers de vos aventures musicales. J’ai démarré avec la chanson « I’m Free » des Who. J’étais animé par le désir de suivre mon instinct et de m’envoler. Cet enfant et cet adolescent restent mes ancêtres, et j’ai souvent à leur rendre des comptes. Me suis-je trahi ? Ai-je agi pour des motifs non légitimes ? Je m’efforce d’être sincère avec lui, et ainsi, j’espère l’être aussi avec vous.
Réflexion suite à une intervention chirurgicale délicate
Question : Votre cœur a été au centre d’une opération chirurgicale méticuleuse. Après avoir traversé cela, comment change-t-on sa perception des choses ?
« Parfois, frôler la mort nous indique qu’en s’éclipsant soi-même tout en étant pleinement vivant, on atteint un état d’ultra-vie. »
Jean-Louis Aubertà 42mag.fr
Ce n’était pas lors de cette opération que la mort m’a effleuré. D’autres instants dans ma vie ont été des rappels. J’ai commencé jeune à écrire sur la mort, avec des vers comme « je ne veux pas crever dans un cercueil comme un deux-pièces de banlieue » à l’âge de 17 ans.
Observateur attentif de la société
Question : Vous avez toujours su capturer l’air du temps. Quel est le secret de votre capacité à dépeindre la société ?
Je ne juge personne, je chemine avec tout le monde. Au fil de ces marches, j’apprends sans idée préconçue sur leur apparence. Je trouve des gens charmants et enrichissants. J’ai croisé des personnes socialement influentes qui avaient peu à dire, et des sans-abri qui ont partagé des richesses infinies.
« Parfois, je me suis réveillé dans les bras d’un sans-abri dans un parking ou devant un McDonald’s à 4 h du matin. Il ne m’a pas volé mon portefeuille, il m’a offert une chanson. »
Jean-Louis Aubertà 42mag.fr
Notre monde, notre responsabilité
Question : Que signifie « le monde, c’est nous qui le faisons » pour vous ?
C’est précisément notre réalité. La chanson aborde cette idée que beaucoup d’entre nous rêvent d’un monde différent. Tous les partis politiques ont souhaité utiliser cette chanson, montrant que l’on pourrait trouver un consensus simplement. Tant de choses pourraient évoluer avec de petits ajustements. Des situations difficiles peuvent parfois engendrer des bénéfices inattendus. Si j’avais toujours cherché à satisfaire mes parents, je ne serais pas ici.
Un rêve parental réalisé à travers une carrière artistique
Grâce à cette carrière et cette vie d’artiste, vous avez réalisé le rêve secret de vos parents.
Oui. Les enfants perçoivent les vérités au-delà des mots prononcés par les parents. Ils se laissent influencer par la sincérité des émotions vécues, même sans échanges directs. Nous sommes tous très réceptifs et intuitifs, et cela a une beauté particulière.
Fierté de l’enfant que vous étiez
Dernière question : L’enfant que vous étiez, est-il fier de l’adulte que vous êtes devenu ?
Très fier. Mais il reste des éléments à affiner, surtout du côté de l’esprit toujours en éveil, de la logique et de l’anxiété. Cette dernière est difficile à gérer. Si je n’avais pas cet album en main ou si je pensais que le manque de compréhension était lié à ma supériorité intellectuelle, je ne serais pas aussi enthousiaste quant à sa sortie.