Le ministre de la Justice exprime son inquiétude face à la réduction budgétaire d’environ 500 millions d’euros incluse dans le projet de loi de finances proposé par le gouvernement.
Il envisage sérieusement de quitter le gouvernement. Didier Migaud, en charge du ministère de la Justice, a annoncé lundi 14 octobre son possible départ si le budget alloué à son ministère n’était pas réévalué. Cette déclaration intervient après une réduction budgétaire de près de 500 millions d’euros dans le projet de loi de finances présenté jeudi dernier. « Si le budget reste à ce niveau, franchement, je ne vois pas l’intérêt de ma présence dans ce gouvernement, » a affirmé le ministre sur les ondes de RTL, évoquant cette question comme une véritable « ligne rouge ».
Néanmoins, il a exprimé sa confiance envers le Premier ministre, soulignant les garanties offertes par ce dernier. « Je me bats pour que des augmentations budgétaires soient envisagées, » a-t-il souligné. Le garde des Sceaux a aussi mentionné l’annonce de Michel Barnier, qui a promis qu’un amendement serait « proposé par le gouvernement lors des débats parlementaires, afin de réévaluer certains budgets ».
Près de 10 milliards d’euros prévus pour la justice en 2025
Didier Migaud a évoqué la possibilité que l’intégralité des 500 millions d’euros ne soit « peut-être pas » récupérée, bien que des efforts soient faits pour limiter la perte. Le budget de la justice, tel qu’il a été présenté jeudi, s’élève à 10,24 milliards d’euros pour 2025. Ce chiffre est inférieur de presque 500 millions d’euros par rapport aux prévisions initiales fixées par la loi de programmation de la justice adoptée en octobre 2023.
Cette loi, mise en avant par l’ancien ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, prévoyait un budget atteignant près de 11 milliards d’euros en 2027, ainsi que le recrutement de 10 000 nouveaux employés sur cinq ans, dont 1 500 magistrats et 1 800 greffiers. Didier Migaud a réitéré son objectif de recrutements, insistant sur la nécessité « d’obtenir les fonds nécessaires pour respecter les engagements en termes d’effectifs ».