Mardi, l’Assemblée nationale a donné son accord pour l’établissement d’une commission d’enquête dédiée à l’examen de la situation préoccupante des finances publiques. Cette initiative répond à une demande émanant des oppositions, aussi bien de droite que de gauche. Le Premier ministre, Michel Barnier, a exprimé son souhait que cette commission révèle « la vérité ».
Une enquête parlementaire pour analyser le déficit budgétaire
Une enquête parlementaire va bientôt être lancée afin de comprendre les raisons de l’aggravation du déficit budgétaire. Il semblait impossible de rassembler une majorité au sein de cette Assemblée nationale divisée, mais, contre toute attente, cela a été réalisé. La Conférence des présidents a approuvé ce projet le mardi 15 octobre et la commission des Finances devrait confirmer dès le mercredi 16 octobre son intention de se transformer en commission d’enquête. La gauche, la droite, le centre, ainsi que le RN, sont tous prêts à s’unir pour examiner le gouffre que représente le déficit budgétaire. Leur objectif est de comprendre cette situation et surtout d’identifier les responsables de cette dérive budgétaire sans précédent. Le déficit a en effet atteint 52 milliards d’euros, dépassant largement les prévisions de l’an dernier, qui étaient de 4,4 % du PIB, alors qu’il s’élève maintenant à 6,1 %. Michel Barnier a donc exprimé le souhait, ce mardi, qu’une commission d’enquête puisse « déterminer les chiffres, les faits et dévoiler la vérité aux Français » concernant ce « débordement » des dépenses publiques qui a provoqué un désastre financier.
Une si large union s’explique d’abord par la gravité de la situation économique. Le Premier ministre a rappelé mardi que la dette globale atteint quelque « 3 250 milliards d’euros ! ». Cette unité s’explique aussi en raison de l’énorme écart qui s’est creusé entre les prévisions du ministère des Finances et la réalité économique. Une telle différence demande des explications, car la crédibilité de la parole publique est en jeu. De plus, cette commission d’enquête ne représente pas un problème pour le Premier ministre. En fait, elle pourrait lui offrir l’occasion d’attribuer une partie des torts à ses prédécesseurs et ainsi justifier les mesures difficiles qu’il doit prendre. Gabriel Attal ne pouvait pas non plus s’opposer à cette démarche, probablement en espérant que la brièveté de son mandat à Matignon diminue sa responsabilité dans la hausse des dépenses.
Une collaboration et une responsabilité partagée
Tout le monde souhaite montrer l’exemple en cette période critique. À commencer par l’Élysée, qui a annoncé ce mardi que la présidence de la République refuse toute augmentation de son budget. Cette démarche est également suivie par les deux chambres du Parlement, l’Assemblée nationale et le Sénat. À l’heure où le gouvernement demande des efforts aux citoyens, chacun souhaite aujourd’hui donner l’exemple. Cela s’explique probablement par le fait que nombreux étaient ceux qui, hier, contribuaient à la dégradation des comptes publics. Bien sûr, cela inclut le chef de l’État et les différents gouvernements successifs, ainsi que Bruno Le Maire qui a passé sept ans à la tête du ministère des Finances. De même, plusieurs opposants, qu’ils soient de gauche, de droite, ou du RN, partagent une part de responsabilité pour avoir constamment exigé de l’exécutif plus de dépenses au fil des ans.