La préfecture de la Martinique a annoncé lundi que le couvre-feu nocturne a été prolongé jusqu’au 28 octobre sur l’ensemble de l’île des Caraïbes françaises. Cette décision fait suite à une récente recrudescence des violences urbaines, qui a donné lieu à de multiples barrages routiers et incidents au cours des dernières semaines.
Dans un arrêté officiel, la préfecture de Martinique a précisé que « toute circulation des personnes dans l’espace public est interdite entre minuit et 5 heures du matin jusqu’au 28 octobre ».
Le couvre-feu fait partie de mesures plus larges qui restreignent également la vente et le transport d’essence ainsi que l’utilisation de feux d’artifice.
La dernière vague de troubles s’est produite dans la nuit de dimanche à lundi, marquée par des informations faisant état d’une douzaine de barrages routiers, du pillage d’une station-service et de blessés parmi les forces de l’ordre. Ces troubles font suite à une brève période de calme relatif les nuits précédentes.
L’escalade de la violence survient alors que l’île des Caraïbes françaises se prépare à une journée de protestation contre le coût élevé de la vie, organisée par l’Assemblée pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC).
Le collectif citoyen, à l’avant-garde du mouvement contre la hausse des prix, a refusé de signer un accord visant à réduire les prix d’environ 6 000 produits alimentaires de 20 pour cent en moyenne.
La Martinique conclut un accord avec les distributeurs pour freiner la flambée des prix des denrées alimentaires
Cet accord avait été négocié par le préfet de police, les distributeurs locaux et la collectivité territoriale de Martinique.
Le RPPRAC a jugé insuffisant le nombre de produits inclus dans l’accord, soulignant que les prix des denrées alimentaires dans la région sont environ 40 pour cent plus élevés qu’en France métropolitaine.
Le groupe a appelé à une mobilisation continue, avec environ 2 000 participants attendus lors des prochaines manifestations.
Ce couvre-feu fait suite à un premier confinement partiel du 18 au 26 septembre, visant à freiner les émeutes, et à une interdiction de mouvement nocturne qui a débuté le 10 octobre et qui devait expirer lundi matin.