Fragilisé par son éclatement interne, le parti de droite a obtenu de moins bons résultats que ceux de 2022 lors du premier tour des élections législatives anticipées qui s’est déroulé dimanche.
Une nouvelle désillusion frappe la droite politique. Les candidats représentant Les Républicains (LR) ainsi que ceux étiquetés divers droite ont recueilli seulement 10,0 % des votes au premier tour des élections législatives, ce dimanche 30 juin, selon notre estimation Ipsos-Talan réalisée pour France Télévisions, Radio France, France 24, RFI et LCP.
Deux ans après avoir atteint un modeste 13,62 % au même stade des législatives en 2022, la formation politique de droite affiche une performance encore inferieure. Elle se retrouve de nouveau à la quatrième place, devancée par les trois grandes formations politiques : le Rassemblement national et ses alliés proches de Ciotti (33,2 %), le Nouveau Front populaire (28,1 %) et la coalition de la majorité présidentielle (21 %), toujours d’après notre estimation Ipsos-Talan.
Un groupe parlementaire LR en réduction à l’Assemblée ?
En proie à une crise sans précédent depuis que leur dirigeant, Eric Ciotti, a exprimé son soutien au RN pour ces élections, Les Républicains ont présenté environ 400 candidats. Cette campagne a été perturbée par cette situation délicate, malgré les efforts des dirigeants du parti pour tenter, sans succès, de destituer leur chef.
Jusqu’à la dissolution, le parti Les Républicains comptait un groupe de 61 députés à l’Assemblée nationale. Il est probable que leurs effectifs diminuent considérablement. Cependant, il est complexe de prévoir le nombre précis de sièges que le camp de droite pourra sécuriser après le second tour, car cela dépendra de divers facteurs comme le maintien des candidats, les transferts de voix et les possibles alliances. Les prévisions initiales d’Ipsos-Talan, à considérer prudemment, suggèrent que les candidats LR et divers droite pourraient obtenir entre 41 et 61 sièges, suffisant pour former un groupe parlementaire.
Laurent Wauquiez à l’Assemblée ?
De nombreux députés sortants et figures de proue de LR visent la reconduction de leur mandat, à l’image de Annie Genevard, secrétaire générale par intérim du parti, qui s’est qualifiée dans la 5e circonscription du Doubs avec 35,2 % des votes. Elle affrontera au second tour la candidate du RN, Florianne Jeandenand, qui a récolté 33,73 %.
Laurent Wauquiez, ex-leader de LR et député de 2012 à 2017, souhaite retrouver son siège à l’Assemblée. Il a dominé le premier tour avec 36,8 % des voix dans la 1ère circonscription de la Haute-Loire, fief de LR, franchissant ainsi la première étape vers une potentielle candidature à l’élection présidentielle de 2027. Il devance de peu le candidat du Rassemblement national, Alexandre Heuzey (34,18 %), selon les résultats finaux, et surpasse aisément Celline Gacon, investie par le Nouveau Front populaire-Les Ecologistes (18,66 %).
Olivier Marleix, actuellement député de la 2e circonscription d’Eure-et-Loir et chef du groupe LR à l’Assemblée, est également en lice pour sa réélection. Il se trouve en mauvaise posture après le premier tour, avec 25,93 % des voix, derrière le candidat RN, Olivier Dubois (38,32 %), mais reste très proche de la candidate du Nouveau Front populaire-PS, Nadia Faveris (25,59 %).
Dans les Hauts-de-Seine, l’accord conclu par Philippe Juvin, leader de la fédération LR, avec le bloc présidentiel a dérangé de nombreux responsables du parti. Cependant, il a été élu dès le premier tour avec 52,09 % des suffrages. D’autre part, Aurélien Pradié, député sortant du Lot, a quitté le parti LR peu avant les élections. Il participera au second tour dans la 1re circonscription, ayant obtenu 42,25 %, devançant la candidate du Nouveau Front populaire-LFI, Elsa Bougeard (24,33 %), et la candidate du RN, Slavka Mihaylova (23,06 %).
Aucune directive de vote pour le second tour
« Le macronisme a vécu », a exprimé la direction provisoire des Républicains, qui a pris les rênes après l’accord d’Eric Ciotti avec le RN. Elle a choisi de ne pas recommander de directive pour le second tour. « Dans les cas où nous ne sommes pas présents au second tour, considérant que les électeurs sont libres de leurs choix, nous ne donnons pas de consigne nationale et laissons les Français exprimer leur voix en conscience », explique un communiqué diffusé dimanche soir.