L’augmentation des licenciements en France provoque des préoccupations parmi de nombreux députés, qui exhortent les autorités à intervenir.
D’un côté, Auchan a fait savoir mardi 5 novembre qu’il supprimera 2 400 emplois dans les années à venir, tout en fermant plusieurs de ses magasins. De l’autre côté, Michelin, une entreprise phare de l’industrie française, a annoncé son intention de fermer deux de ses usines en France, localisées à Cholet (Maine-et-Loire) et à Vannes (Morbihan). Ces fermetures entraîneront la suppression de plus de 1 200 postes d’ici le début de l’année 2026. Deux communications simultanées qui suscitent une vive inquiétude au sein du gouvernement.
Pas moins de cinq députés ont sollicité le gouvernement en réponse à ces annonces, parmi lesquels Charles Fournier, député écologiste d’Indre-et-Loire. « Michelin a annoncé ce matin (mardi) la fermeture de deux sites à Cholet et à Vannes, touchant 1 254 salariés, ainsi que les sites de General Electric à Nantes et à Saint-Nazaire, concernent 360 employés. Et cette liste ne cesse de s’allonger, regrette-t-il. En tant qu’autorité publique, votre rôle est central. Nous avons besoin d’un État stratège. Cependant, vous donnez l’impression que vous manquez de leadership, ou que ce leadership est absent. »
C’est alors au tour d’André Chassaigne, député communiste, de prendre la parole en qualifiant la situation de « journée noire » pour l’industrie française. Selon lui, les déclarations et les satisfactions du gouvernement se heurtent brutalement à la réalité. Pour répondre à ces interpellations, le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, intervient. Il déclare : « Nous avons dialogué avec tous les élus concernés, ainsi qu’avec la direction de Michelin à propos des sites de Cholet et de Vannes, et nous allons rapidement rassembler tout le monde pour discuter des alternatives de reprise des sites, affirme-t-il. Concernant le soutien aux salariés, nous avons demandé, avec le ministre Antoine Armand, à ce que les engagements pris par la direction de Michelin, ainsi que ceux pris dans le cadre d’autres projets, soient particulièrement solides et garantissent que personne ne soit laissé de côté. »
Michel Barnier: garder la tête haute
Marc Ferracci évoque aussi une perspective plus large sur le plan européen, affirmant que c’est à ce niveau que se joue la compétition internationale, notamment avec l’industrie automobile chinoise. Il s’engage à développer dans les mois prochains un programme de relance au sein de l’Union européenne. En fin de séance de questions au gouvernement, Michel Barnier a également exprimé son point de vue sur ce sujet. En réponse à des députés qui lui demandaient s’il trouvait motif à « fierté » dans ces licenciements et les décisions des entreprises, le Premier ministre a rétorqué qu’il ne saurait être « fier » de telles décisions mais a promis que le gouvernement avait pour priorité de préserver et de revitaliser le tissu industriel de la France.