Les maires français et les associations d’élus locaux se sont unis pour s’opposer aux réductions proposées jusqu’à 11 milliards d’euros dans le projet de budget 2025 proposé par le Premier ministre Michel Barnier.
Lors d’une rare conférence de presse commune en marge du 106e Congrès des maires, les associations d’élus locaux ont réitéré leur ferme opposition à ce qu’elles ont qualifié de coupes s’élevant entre 10 et 11 milliards d’euros dans le projet de budget 2025, que le gouvernement a qualifié de « cinq milliards d’euros d’économies ».
David Lisnard, président de l’Association des maires de France (AMF), a déclaré mercredi : « Nous sommes unis non pas pour contester le principe des économies, mais pour dire que ce qui est présenté comme des économies sur le bloc des collectivités locales sont en réalité essentiellement des prélèvements. »
Il a souligné que la dette des collectivités locales est restée « stable depuis 30 ans » à « un peu moins de 9 % du PIB total » et a prévenu : « Les mesures proposées sont des mesures récessives qui, à terme, auront un effet récessif sur les recettes budgétaires de l’État. »
Sur X, l’AMF écrit : « Les associations représentatives des collectivités locales demandent au gouvernement et au parlement de modifier le projet de loi de finances afin de rétablir la confiance et le dialogue avec les maires et présidents d’intercommunalité, indispensables à notre réussite. Le pays doit surmonter la crise des finances publiques. »
Impact négatif
A ses côtés se trouvaient des représentants de sept autres associations d’élus locaux, tous exprimant leur rejet des projets du gouvernement.
Gilles Leproust, président de Ville et Banlieuea souligné les vives inquiétudes au sein des villes populaires en déclarant : « Dans nos villes populaires, il y a beaucoup d’inquiétudes concernant ce budget. Cela va avoir un impact énorme sur les habitants, mais aussi sur les associations qui sont (…) l’élément vital de la démocratie et de la vie sociale dans nos villes.»
Pendant ce temps, Christophe Bouillon, président de la Association des petites villes de Francea mis en garde contre les conséquences potentielles : « Nous sommes souvent décrits comme des amortisseurs sociaux. Lorsque les amortisseurs sont supprimés, lorsqu’il y a un effondrement de la démocratie… c’est le risque auquel nous sommes confrontés et cela fait très mal.»
Les communautés « pénalisées »
Jean-François Debat, président par intérim de Villes de Francea également critiqué l’approche du gouvernement, affirmant que « ce prélèvement entraînera une baisse des investissements et une détérioration des services publics », qualifiant la méthode de « brutalité » et de « totalement excessive et violente ».
Les associations ont publié une motion commune contre le projet de « 11 milliards d’euros de prélèvements », soulignant que « ce sont les habitants d’aujourd’hui qui vont être pénalisés par le retrait des services publics locaux ».
Ils ont ajouté : « Ce sont leurs enfants qui souffriront d’un ralentissement des investissements pour lutter contre le réchauffement climatique ».
Les élus demandent la suppression de trois mesures prévues – dont un fonds « de précaution » de 3 milliards d’euros – du prochain projet de budget.