Depuis jeudi, un mandat international a été émis contre le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, l’accusant de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Cependant, la Cour pénale internationale poursuit également d’autres dirigeants mondiaux, y compris certains présidents, pour des accusations similaires.
Le 21 novembre, la Cour pénale internationale (CPI) a lancé des mandats d’arrêt visant le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, l’ex-ministre de la Défense israélien Yoav Gallant, ainsi que Mohammed Deif, leader de l’aile militaire du Hamas. Ces mandats reposent sur des suspicions de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Le Hamas est également accusé de prises d’otages et de viols.
Depuis sa fondation en 2002, la CPI a émis 56 mandats, mais seuls 21 ont abouti. Conscient de cette situation, Benyamin Nétanyahou sait qu’il est possible d’échapper aux mandats de la CPI. Plusieurs dirigeants ont défié la Cour par le passé. Parmi eux, Omar el-Béchir, du Soudan, a ouvertement ignoré son mandat en voyageant notamment en Égypte, un pays signataire du traité de Rome. Même après sa destitution, il reste au Soudan, où les autorités n’ont pas encore accédé à la demande de la CPI de le livrer.
La provocation de Vladimir Poutine face à la CPI
Le cas de Vladimir Poutine est sans doute l’un des plus marquants. Visé par un mandat d’arrêt depuis mars 2023 pour crimes de guerre en Ukraine, le chef de l’État russe a dû adapter ses voyages internationaux, renonçant à participer à des sommets comme celui des BRICS à Johannesburg ou le G20 à Rio. Malgré cela, en septembre, il a défié la CPI en étant accueilli en grande pompe en Mongolie, un pays pris entre deux géants, la Chine et la Russie, qui ne reconnaissent pas la juridiction de la CPI. La Mongolie, sous influence russe, a choisi d’ignorer ses obligations envers la CPI pour ne pas contrarier son voisin.
Benyamin Nétanyahou peut également s’appuyer sur le soutien des États-Unis, qui n’ont pas ratifié le traité de Rome. Il sait que ce mandat ne l’empêchera pas d’être reçu par les responsables de haut rang des Nations Unies si cela s’avère crucial pour des raisons sécuritaires ou de conflits armés.