Le gouvernement dirigé par Michel Barnier a été renversé après que 331 parlementaires ont soutenu la motion de censure proposée par le Nouveau Front Populaire.
Renversement du gouvernement Barnier : Un échec politique historique
Le cabinet dirigé par Michel Barnier a été dissous après que l’Assemblée nationale a approuvé une motion de censure portée par des élus de la gauche ainsi que du Rassemblement national. Ce vote marque seulement la deuxième occurrence d’une telle action dans l’histoire de la Ve République et engendre une période d’incertitudes tant politiques que financières. À peine trois mois après son entrée en fonction, Michel Barnier est contraint, par la Constitution, de remettre sa démission à Emmanuel Macron, de retour d’un voyage officiel en Arabie saoudite, qui s’exprimera à la télévision le jeudi à 20 heures.
Union gouvernementale : Soutien à Barnier et critique d’une alliance inattendue
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a exprimé son respect envers Michel Barnier sur X, saluant son dévouement et sa dignité : « Je salue le courage et l’engagement de Michel Barnier, un républicain qui a toujours exercé ses responsabilités avec dignité et sérieux. Son parcours témoigne d’un attachement sincère à nos institutions et aux valeurs qui fondent notre République ».
Le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a également réagi sur X, condamnant un acte qu’il perçoit comme contraire au patriotisme. Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement sortant, a qualifié cette situation de « front antirépublicain inédit », en déplorant l’union des forces d’extrême-droite, d’extrême-gauche et d’un parti anciennement gouvernant pour faire tomber le cabinet.
Valérie Pécresse a exprimé sa tristesse pour la nation sur X : « Michel Barnier avait tenté de remettre le pays sur les rails, en remettant de l’ordre dans nos finances et à nos frontières ». Elle critique vivement une coalition entre le Rassemblement national et La France insoumise qui, selon elle, rend service à personne d’autre qu’à elle-même.
Les députés des groupes Horizons et Indépendants ont regretté que Michel Barnier ait été un pion dans un jeu politique dépassant les enjeux actuels. Dans un communiqué, ils ont évoqué une décision d’une « particulière gravité » qui ouvre une période d’inconnu pour le pays. L’ancien Premier ministre, Édouard Philippe, a adressé un message de soutien amical et reconnaissant à Barnier sur X, critiquant la décision de l’assemblée.
« La censure du gouvernement renforce le désordre politique et affaiblit notre pays […] Nous sommes au bord du gouffre. »
Édouard Philippe, ancien Premier ministresur X
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a, lui aussi, manifesté son désarroi sur X, déclarant que « Mme Le Pen aura assuré le triomphe de Jean-Luc Mélenchon. Je voudrais rendre hommage à Michel Barnier, victime aujourd’hui d’une alliance qui n’a eu pour seul point commun que de semer le chaos. Cette motion n’apporte aucune solution réelle ».
Le Rassemblement national revendique la nécessité de la motion
Après la chute du gouvernement Barnier, Marine Le Pen s’est exprimée lors du journal télévisé de 20 heures sur TF1. La présidente du groupe RN à l’assemblée a défendu leur décision : « Il n’y avait pas d’autre solution. Nous avons opté pour protéger les intérêts des Français ».
Marine Le Pen a reconnu la réticence à collaborer avec La France insoumise dans ce vote, admettant que « ce n’était pas par plaisir ». Elle insiste sur la nécessité de cette action, tout en espérant collaborer avec le futur gouvernement pour construire un budget qui convienne à tous. Concernant une éventuelle démission d’Emmanuel Macron, elle reste vague.
« [Emmanuel Macron] assumera ses responsabilités, il fera ce que sa conscience et sa raison lui dictent. Ce qui est sûr, c’est que c’est le grand responsable de la situation actuelle. Cette censure est la conséquence de sept années de macronisme. »
Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assembléesur TF1
Jordan Bardella, président du RN, a lui aussi justifié leur choix comme étant un acte de responsabilité : « Nous ne pouvions pas soutenir un budget qui prévoyait 40 milliards d’impôts sur le long terme et menaçait l’économie nationale ». Il a fait ces déclarations lors de la promotion de son livre à Paris.
La gauche envisage cette censure comme une nécessité contre Emmanuel Macron
Dès l’annonce de la censure, La France insoumise a intensifié ses critiques contre Emmanuel Macron, Mathilde Panot exigeant « des élections présidentielles anticipées ». Jean-Luc Mélenchon a déclaré sur X que « Macron ne tiendra pas trois ans avec un Barnier tous les trois mois ».
« Le gouvernement Barnier aura eu et le déshonneur et la censure. Par la censure de ce gouvernement, c’est toute la politique d’Emmanuel Macron qui est battue. Nous demandons à Emmanuel Macron de s’en aller. »
Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationaleà l’Assemblée nationale
Le chef du Parti socialiste, Olivier Faure, a exhorté Emmanuel Macron à envisager un Premier ministre issu de la gauche, suite à la destitution de Barnier. Il a appelé à une transformation radicale, prônant le début d’une nouvelle ère politique. La députée écologiste Sandrine Rousseau a rejeté l’idée d’une crise critique. Pour Fabien Roussel du PCF, son parti a voté pour la censure afin de protéger les citoyens des conséquences néfastes du budget qu’ils estimaient nuisible pour les services publics et les salariés. Il appelle le président à se rapprocher de la gauche pour former un gouvernement capable de gouverner avec efficacité.