Âgé de 59 ans, le réalisateur comparaît devant le tribunal correctionnel de Paris ce lundi et mardi. Durant son audition, il a affirmé qu’il n’avait jamais commis d’agression sexuelle sur la jeune actrice qui avait alors entre 12 et 14 ans.
Confrontation et douleur
Adèle Haenel, âgée de 35 ans, s’est présentée devant la cour avec une visible colère, exprimant le traumatisme des agressions sexuelles dont elle accuse le réalisateur Christophe Ruggia, âgé de 59 ans. Le procès se tient au tribunal correctionnel de Paris les 9 et 10 décembre. Haenel a décrit comment Ruggia lui préparait un goûter particulier, composé de fingers blancs et d’Orangina, avant de se rapprocher d’elle et de glisser sa main sous son tee-shirt, touchant son ventre et son pubis, puis la raccompagnait chez elle. Ces rencontres hebdomadaires avaient commencé quand elle n’avait que 12 ans, peu après le tournage du film « Les Diables » en 2001, où elle avait fait la connaissance du cinéaste.
Un regard valorisé
Plus de vingt ans plus tard, Adèle Haenel exprime le sentiment de honte d’avoir été valorisée par l’attention de Ruggia. Elle raconte qu’elle croyait être redevable envers lui, pensant qu’elle sombrerait dans l’oubli sans son soutien. En réponse aux déclarations de Christophe Ruggia, qui a nié les accusations en les qualifiant de pures inventions, Haenel a lancé avec véhémence qu’il ment en le fixant directement : « Vous êtes un gros menteur, Monsieur Ruggia ».
Le nécessaire dépassement
Aujourd’hui, Adèle Haenel a renoncé à espérer quoi que ce soit de la part de celui qu’elle accuse. Elle déplore un déni complet de Ruggia, qui selon elle, refuse d’accepter la réalité de ses actes et persiste dans le mensonge. L’actrice, qui s’est retirée du cinéma, estime que l’aspect le plus vital est de rompre l’isolement des enfants victimes. Elle souhaite parler pour alléger cette solitude des enfants, ayant elle-même ressenti à quel point cette solitude peut pousser au désespoir.