François Hollande admet qu’il aurait eu une préférence pour Bernard Cazeneuve à la tête du gouvernement, mais l’ex-chef de l’État exprime également sa volonté d’entamer un dialogue avec la nouvelle équipe gouvernementale.
« La désignation de François Bayrou n’est pas nécessairement celle que l’on pouvait espérer d’une perspective de gauche », déclare François Hollande, vendredi 13 décembre, sur France Bleu Limousin. L’ancien chef de l’État reconnaît qu’il avait « des préférences qui penchaient vers Bernard Cazeneuve ».
Mais désormais, « la question est tranchée », poursuit François Hollande. « Le président a pris son temps mais il a désigné un Premier ministre : François Bayrou ». Pour le député socialiste de Corrèze, il revient maintenant à ce dernier d’instaurer « un dialogue avec les oppositions, à l’exception du Rassemblement national. C’est à lui de tendre la main à la gauche, notamment pour garantir stabilité, progrès et clarté ». Et l’ancien président de préciser : « Il y aura toujours une opposition, un gouvernement, et le Parti socialiste n’y participera pas ».
« La gauche a des objectifs propres et ne fait pas partie du gouvernement, que devons-nous faire alors ? Rejeter tout gouvernement qui se présente ? Cela n’a aucun sens », explique François Hollande. « Sinon, il faudrait suivre la suggestion de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen et organiser des élections anticipées pour pousser à la démission du président de la République. Je ne suis pas de cet avis ».
« La solution n’est pas une opposition systématique et automatique »
Pour François Hollande, la situation demande « une coopération » qui ne peut exister que si « François Bayrou offre des assurances pour éviter une censure ». Le député se dit prêt à engager un dialogue avec le nouveau Premier ministre et désire « ouvrir des discussions avec ce gouvernement sur ce qui peut être accepté et ce qui devrait être rejeté dans le cadre d’un budget ou d’une loi de financement de la Sécurité sociale ».
L’ancien président insiste : c’est cela « la bonne approche, celle qui a du sens ». « La solution n’est pas une opposition automatique, systématique, qui priverait le pays de gouvernement ». « Devrait-on se passer de tout gouvernement uniquement parce qu’il ne répond pas à nos attentes? », s’interroge-t-il. « La gauche n’a pas la majorité à l’Assemblée nationale ; si elle l’avait, elle pourrait gouverner, mais ce n’est pas le cas actuellement. »