Une étude du ministère français de la Justice révèle que 63 % des détenus libérés en 2016 ont récidivé dans les cinq ans suivant leur libération.
L’étude a suivi plus de 45 000 anciens détenus et a montré que plus d’un tiers avaient récidivé dans l’année suivant leur libération, dont 15 % au cours des quatre premiers mois.
Les infractions commises n’étaient pas toujours les mêmes que celles qui ont conduit à leur condamnation initiale, a indiqué le service statistique du ministère (SSER).
L’étude a mis en évidence des différences notables dans les taux de récidive en fonction de l’âge, du sexe et des antécédents criminels.
Jeunes délinquants
Les anciens détenus plus jeunes sont près de trois fois plus susceptibles de commettre de nouveaux crimes que les plus âgés.
« Les jeunes délinquants, en particulier ceux de moins de 25 ans, récidivent à des taux beaucoup plus élevés que ceux âgés de 55 ans et plus à leur libération », indique l’étude.
Les chiffres montrent que 77 pour cent des jeunes contrevenants récidivent dans la criminalité, contre 29 pour cent des plus de 55 ans.
Les hommes sont plus susceptibles de récidiver que les femmes, avec des taux de 64 pour cent et 42 pour cent respectivement.
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Les détenus célibataires avaient également un risque plus élevé de récidive que les détenus mariés, même si l’étude notait que « cette disparité n’est pas uniquement due à l’état civil, car les individus mariés ont tendance à être plus âgés ».
Les condamnations antérieures influencent également la récidive. Ceux qui ont déjà été condamnés deux fois sont deux fois plus susceptibles de commettre de nouveaux délits que les primo-délinquants.
L’étude a révélé que les détenus libérés sous condition ou en probation ont tendance à récidiver moins souvent que ceux qui purgent la totalité de leur peine.
Cependant, le SSER a déclaré que cette différence pourrait refléter le type de prisonnier choisi pour une libération anticipée plutôt que l’efficacité de la libération conditionnelle elle-même.