Lors de la projection du dimanche à la Cinémathèque de Paris, un film de Bertolucci a suscité des réactions fortes. Une séquence présente un acte de violence sexuelle filmée sans l’accord de l’actrice en 1972. De nombreuses voix se sont élevées pour critiquer cette décision.
Une levée de boucliers contre une projection controversée
Des figures publiques, écrivaines et journalistes élèvent la voix face à une décision qui divise. La Cinémathèque de Paris a programmé pour dimanche soir la diffusion du film de Bernardo Bertolucci, Le Dernier Tango à Paris, sorti en 1972. Ce long métrage a toujours suscité des discussions houleuses, en particulier à cause d’une scène où Marlon Brando perpètre un viol contre le personnage de Maria Schneider, une scène qui n’était pas prévue et que l’actrice a dû endurer.
Sur les plateformes numériques, l’écrivaine et journaliste Chloé Thibaud, à qui l’on doit notamment Désirer La Violence, a récemment sonné l’alarme. Elle affirme : « Il est impératif que la société arrête de diffuser ces œuvres sans en donner la perspective adéquate. » Pour elle, projeter cette œuvre, qui représente la suprématie masculine, constitue une offense à la mémoire de Maria Schneider, décédée en 2011, et dont la carrière a été durablement marquée par cet épisode, poursuit Chloé Thibaud : « Elle a exprimé à maintes reprises combien il était douloureux de constater que ce film était encore montré, que son nom restait attaché à lui. Pourtant, la Cinémathèque persiste à ignorer cela. »
La position de la Cinémathèque sur l’importance du film
Sur X, Sandrine Rousseau, présidente de la commission d’enquête consacrée aux violences sexistes et sexuelles dans le milieu du cinéma, de l’audiovisuel et du spectacle vivant, a réagi vivement et demandé à la Cinémathèque de justifier ce choix controversé de projeter le film en question et la scène de viol qui l’accompagne. « C’est une décision insensée de la part de la Cinémathèque. »
Déjà critiquée en 2018 pour avoir consacré une rétrospective à l’œuvre de Roman Polanski, la Cinémathèque n’a pas répondu aux demandes de 42mag.fr. Toutefois, dans un courrier adressé à Chloé Thibaud, le programmateur Jean-François Rauger défend la projection comme étant celle d’un film « significatif » et refuse de céder face à ce qu’il qualifie de « pressions ». Une manifestation pourrait troubler la projection prévue pour dimanche soir.