L’Insee a publié ses projections concernant la croissance pour l’année 2025, et le tableau dressé est plutôt « peu réjouissant », avertit l’Institut. Cette annonce représente un nouvel élément de tension pour François Bayrou, qui travaille encore à la formation de son équipe gouvernementale.
François Bayrou parlait d’une montagne à gravir semblable à l’Himalaya. Chaque jour, cette montée devient de plus en plus risquée alors que la situation économique de la France se dégrade. Selon l’Insee, le produit intérieur brut (PIB) français ne devrait croître que de 0,2 % durant les six premiers mois de l’année 2025.
Bien que ce soit une croissance modeste, elle reste néanmoins positive. L’Insee mise sur une légère amélioration de la consommation. Cependant, cette reprise est très incertaine, car elle dépend de la confiance des entreprises et des ménages, souligne l’institut. Sur ce plan, rien n’est joué. En l’absence de budget voté, le climat des affaires se détériore, et le moral des ménages est à la baisse, plongeant le pays dans une sorte de morosité collective. Pour preuve, à la fin de l’année 2024, lors du quatrième trimestre, la croissance prévue devrait être nulle.
L’Insee indique également que le climat politique incertain pourrait avoir des répercussions significatives sur la consommation et l’emploi. D’ici le milieu de l’année 2025, l’Insee anticipe que le secteur privé commencera à réduire ses effectifs, en particulier ceux des apprentis, tandis que l’emploi dans le secteur public ralentira considérablement. L’Institut corrobore d’ailleurs les avertissements récents de la Banque de France et des agences de notation, comme Moody’s, qui a abaissé la note de la France. À un moment où le nouveau Premier ministre s’attèle à constituer son gouvernement, cet avertissement s’ajoute à une longue liste.
Syndicats et patronat, ensemble pour tirer le signal d’alarme
Fait rare, syndicats et représentants des employeurs ont rédigé un appel commun. Du côté patronal, le texte a été signé par le Medef, la CPME, et l’U2P, et du côté des salariés, par l’ensemble des grands syndicats à l’exception de la CGT, qui a refusé de soutenir un appel pouvant être considéré comme un soutien implicite à François Bayrou.
Cyril Chabanier de la CFTC et François Asselin de la CPME, invités sur 42mag.fr le mercredi 18 décembre au matin, ont expliqué la raison de cette démarche conjointe. Ils exhortent les élus et responsables politiques à rétablir rapidement la stabilité, le calme, la clarté, et à faire preuve de responsabilité. Face à des enjeux économiques et sociaux cruciaux, l’urgence est palpable, avec un risque de crise. Un exemple concret est l’accord sur l’assurance chômage qui doit être approuvé par le gouvernement d’ici le vendredi 20 décembre, sans quoi la manière d’indemniser les demandeurs d’emploi à compter du 1er janvier 2025 resterait incertaine.