L’ancien président, désormais député, affirme que le Nouveau Front populaire est toujours bien vivant. Il souligne toutefois que pour parvenir à une alliance solide au sein de la gauche, il est essentiel que le parti socialiste soit en position de force.
Les socialistes ne comptent pas intégrer le gouvernement dirigé par François Bayrou, comme l’affirme François Hollande ce mercredi 18 décembre sur 42mag.fr. Au cours du troisième jour de consultations politiques à Matignon par le Premier ministre, à la question de savoir s’il y a « aucune condition » pour changer cette décision, le député de Corrèze répond « non, car nous ne partageons pas les positions politiques de cette majorité très réduite ».
« Ce que nous attendons du gouvernement, c’est qu’il mette en place une méthode permettant la discussion et le vote de textes, avec des conditions évitant toute censure », indique François Hollande. « Pour qu’il n’y ait pas de censure de la part du groupe socialiste », poursuit-il, « il est nécessaire d’avoir des garanties sur l’État de droit, la justice fiscale, et de voir des gestes concernant les retraites et le système éducatif ».
« Trouver un terrain d’entente » pour la réforme des retraites
Sur le sujet de la réforme des retraites à 64 ans, François Hollande, socialiste, prône un compromis plutôt que l’abrogation totale, contrairement à LFI. « Je préfère qu’on suspende ou qu’on corrige plutôt que de ne rien faire », propose-t-il, envisageant « une conférence sociale ». Cependant, l’ancien chef d’État soutient toujours l’allongement de la durée de cotisation, mesure instaurée sous sa présidence, que le mouvement des Insoumis souhaite également annuler.
Les divergences entre le PS et LFI s’accentuent, mais François Hollande affirme que le Nouveau Front populaire n’est pas « fini ». À ses yeux, le NFP « est apparu lors d’une élection [législatives 2024], puis il évolue ». Convaincu que « pour qu’il y ait une union de la gauche, il faut un parti socialiste fort », le député de Corrèze constate : « Les insoumis ont été des partenaires lors des élections, mais ils ont choisi de s’isoler, c’est leur droit. Ils veulent imposer une censure, c’est leur choix, cependant les socialistes doivent décider de manière autonome », assure l’ancien dirigeant du PS.
François Hollande se distance également des appels à la démission du président. « Certains, comme Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, souhaitent en quelque sorte créer une crise pour provoquer le départ d’Emmanuel Macron, tandis que d’autres respectent les échéances électorales », dit-il. « Je ne suis ni partisan d’une dissolution, ni d’une destitution, ni d’une démission du président de la République », insiste François Hollande. « Je veux que notre pays ait deux ans et demi pour progresser, travailler, et qu’en 2027, une alternative crédible puisse être proposée après les sept dernières années », conclut-il.