Le président Emmanuel Macron a déclaré une journée de deuil national dans le territoire français d’outre-mer de Mayotte et a annoncé la création d’un fonds d’urgence pour les victimes non assurées du cyclone – les habitants des zones reculées ayant déclaré n’avoir reçu aucune aide depuis la catastrophe survenue il y a cinq jours.
« Je ne peux pas permettre qu’on dise que l’État a abandonné Mayotte », a déclaré Macron jeudi alors qu’il constatait les dégâts à Mamoudzou, la capitale du département le plus pauvre de France, après que l’île a été frappée par le cyclone Chido samedi 14 décembre.
Le président français – qui passera la nuit à Mayotte – a annoncé son intention d’introduire de nouvelles normes qui seront utilisées dans la reconstruction des écoles, des logements et de l’hôpital de la capitale. « Nous reconstruirons Mayotte », a déclaré Macron.
L’hôpital de Mayotte sous assistance respiratoire après le cyclone

« Affamés et assoiffés »
La frustration monte parmi les survivants face à la lenteur de l’acheminement de l’aide, avec environ 80 pour cent de l’archipel toujours sans électricité.
42mag.fr s’est entretenu avec des habitants de Pamandzi – où se trouve le principal aéroport de Mayotte – qui ont décrit des conditions désespérées.
« Nous avons faim et soif. Il n’y a pas d’électricité, pas d’eau et rien à manger », a déclaré un habitant. « Ils nous donnent une boîte de sardines et une bouteille d’eau par personne. Où est l’aide ? Nous attendions, mais cela n’est pas arrivé.
Les habitants de Pamandzi ont installé une station de recharge à énergie solaire pour faire fonctionner les téléphones et les lampes de poche. « C’est le seul endroit où nous pouvons recharger nos téléphones et avoir un peu de lumière pour la nuit », a déclaré un autre habitant.
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Certains quartiers restent complètement isolés, sans aucun signe visible de secours ou d’aide.
« J’habite dans les hauteurs de La Vigie, c’est complètement dévasté », a déclaré à 42mag.fr un autre habitant. « Depuis le cyclone, personne n’est venu ici pour vérifier s’il y avait des survivants ou même pour dégager les chemins pour que les gens puissent passer. Personne jusqu’à aujourd’hui. »
Livraisons militaires
Depuis le 15 décembre, des vivres et du matériel arrivent par voie aérienne depuis la Réunion et la France métropolitaine. Un navire militaire transportant 200 conteneurs et plusieurs millions de litres d’eau a atteint le territoire en fin de semaine dernière.
Des militaires sont arrivés mercredi avec des tronçonneuses et des pelles pour dégager les routes menant aux zones isolées. Une deuxième nuit de couvre-feu a été imposée jeudi pour maintenir la sécurité.
Macron est arrivé tôt jeudi avec une délégation qui comprend le ministre français des Armées Sébastien Lecornu, une vingtaine de personnels médicaux et quatre tonnes de nourriture et de matériel médical.
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Le président français se rendra vendredi dans des régions plus reculées de l’île.
« J’irai aux Bangas demain matin », a déclaré Macron, faisant référence aux quartiers précaires où vivaient près d’un tiers des habitants de l’île avant le cyclone.
Son convoi a fait face à des manifestations plus tôt dans la journée, la foule huant alors qu’il passait devant une station-service où les habitants faisaient la queue en longues files.
Le nouveau Premier ministre français François Bayrou l’a qualifié de « pire catastrophe naturelle de l’histoire de France depuis plusieurs siècles », alors que les autorités de Mayotte préviennent que le bilan pourrait atteindre des centaines, voire des milliers de morts.