Emmanuel Macron rejette catégoriquement l’idée de quitter ses fonctions, mais les opposants politiques, notamment les insoumis et le Rassemblement national, espèrent le voir quitter son poste et provoquer l’organisation d’une élection présidentielle dans un avenir proche.
Le chef de l’État français ne prévoit absolument pas de quitter son poste. Cependant, La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN), qui ne participent pas aux récentes discussions concernant la nomination de François Bayrou en tant que nouveau Premier ministre le jeudi 19 décembre, tentent de semer l’idée de sa démission dans l’esprit des citoyens. Ces partis cherchent à convaincre les Français que cela pourrait arriver. Leur objectif est clair : provoquer la chute des futurs gouvernements afin de pousser le président à abandonner, ce qui accélérerait la tenue de la prochaine élection présidentielle.
« Nous sommes en mesure de faire tomber le président », déclare Jean-Luc Mélenchon à ses partisans, y compris lors d’une réunion avec ses députés à l’Assemblée nationale le mardi 17 décembre. D’après 42mag.fr, après les fêtes de fin d’année, La France insoumise prévoit de lancer une campagne d’inscription sur les listes électorales et redouble d’efforts pour collecter les 500 parrainages nécessaires pour se présenter. Si le président démissionne demain, l’élection pourrait avoir lieu dans les 30 jours, nécessitant une réaction rapide. De même, Marine Le Pen est à la recherche de ces parrainages. Selon un proche de la dirigeante du RN, elle estime le moment opportun pour un retour à une « bipolarisation avec deux offres claires et opposées », implique LFI et le RN, et elle affirme que « face à Mélenchon, on l’emporte ».
Accélérer la présidentielle pour gagner du temps
Les deux partis considèrent que le scénario où le président démissionne est tout à fait plausible. Du côté de La France insoumise, on envisage une période propice entre la fin février et la fin mars 2025, avant que Marine Le Pen ne risque une inéligibilité, et après le renouvellement d’un tiers des membres du Conseil constitutionnel. Emmanuel Macron pourrait être incité à abandonner son poste seulement s’il était assuré par le Conseil qu’il pourrait se représenter, son second mandat étant à peine entamé. Le RN et LFI partagent également un même objectif: protéger leurs leaders. Jean-Luc Mélenchon, 73 ans, pourrait gagner deux ans et demi, lui assurant une chance de participer aux élections. Quant à Marine Le Pen, le verdict attendu pour le 31 mars dans l’affaire des assistants parlementaires menace son avenir politique. Ainsi, chaque jour qui passe a son importance pour eux, et toutes les occasions sont bonnes pour réclamer la démission du président.
La France insoumise, en particulier, s’appuie sur une longue enquête du Monde. Selon cette enquête, des propos privés d’Emmanuel Macron auraient été rapportés, impliquant des critiques sur les services d’urgence hospitaliers et l’Aide médicale d’État destinée aux étrangers sans papiers. Emmanuel Macron aurait déclaré que « Le problème des urgences dans ce pays, c’est que c’est rempli de Mamadou » , toujours d’après Le Monde. Mathilde Panot, cheffe des députés LFI, a critiqué sur X ces propos, les qualifiant de racistes et déclarant : « La France a un problème, définitivement, il s’appelle Macron ». Elle a également utilisé son hashtag préféré : « Macron démission ».