Le nouveau Premier ministre français, François Bayrou, a déclaré qu’il espérait nommer un gouvernement pour sortir le pays de son bourbier politique d’ici Noël au plus tard. La France doit approuver de toute urgence un budget de l’État alors que les données officielles publiées vendredi ont montré que la dette publique a grimpé à 3 300 milliards d’euros.
La France a été plongée dans un nouveau chaos au début du mois après que l’extrême droite et la gauche ont uni leurs forces pour évincer le prédécesseur de Bayrou, Michel Barnier, après seulement trois mois de mandat.
S’exprimant jeudi, Bayrou a déclaré qu’il espérait que sa nouvelle administration serait « présentée… au cours du week-end » ou « en tout cas avant Noël ».
Il fait face à un énorme défi en essayant de former un cabinet à partir d’un parlement divisé qui a renversé Barnier après que son gouvernement minoritaire n’a pas réussi à adopter un budget d’État.
La priorité du nouveau gouvernement sera d’adopter un budget capable de stabiliser les finances de la France sans provoquer de nouvelles répercussions sur les réductions de dépenses et les hausses d’impôts.
« J’espère que nous pourrons l’avoir vers la mi-février. Je ne suis pas sûr que nous y arriverons », a-t-il déclaré sur la chaîne publique France 2.
La France dévoile une loi de finances d’urgence pour empêcher la fermeture de l’État
La réforme des retraites pourrait être réexaminée
L’urgence est renforcée par de nouvelles données de l’institut statistique INSEE montrant que la dette publique française a augmenté de 71,7 milliards d’euros au troisième trimestre, pour atteindre 3 300 milliards d’euros.
Cela représente 113,7 pour cent du PIB, bien au-dessus du seuil de 60 pour cent de l’Union européenne.
La France est dans une impasse politique depuis que le président Emmanuel Macron a parié sur des élections anticipées en juin.
Pourquoi Macron a-t-il convoqué des élections anticipées et qu’est-ce que cela signifie pour la France ?
Il espérait renforcer son autorité, mais les électeurs ont élu un Parlement divisé entre trois blocs rivaux, avec un mouvement centriste d’une taille à peu près similaire à l’alliance de gauche du NFP et au Rassemblement national d’extrême droite.
Ces deux camps ont exhorté le gouvernement à revenir sur certaines des réformes phares de Macron, notamment la loi de 2023 visant à relever l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.
La mesure, adoptée sans vote par le Parlement, a déclenché de vastes protestations au début de cette année.
Bayrou s’est dit ouvert à un réexamen de la question de l’âge de la retraite.
« Mais il faudra aussi se poser la question de son financement », a-t-il ajouté, prévenant qu’il ne suspendrait pas la réforme.
Lorsqu’on lui a demandé s’il utiliserait l’article 49.3 – un outil constitutionnel qui permet au gouvernement d’adopter des lois sans l’approbation du Parlement – Bayrou a répondu qu’il n’y recourrait que s’il y avait une « impasse totale sur le budget ».