Les nouveautés à l’affiche cette semaine sont présentées par Thierry Fiorile et Matteu Maestracci. Parmi les films proposés, on retrouve « Oh, Canada », réalisé par Paul Schrader, ainsi que « Le Beau Rôle », dirigé par Victor Rodenbach.
Oh, Canada : Une Rencontre Cinématographique Émotive
Le film Oh, Canada marque les retrouvailles entre le réalisateur Paul Schrader et l’acteur Richard Gere, près de 44 ans après leur collaboration sur American Gigolo. Cependant, l’époque insouciante des années 80 semble bien révolue. Schrader a décidé de transposer à l’écran le dernier roman de son ami Russel Banks, un livre à l’atmosphère crépusculaire, tout comme le film qui en découle. Richard Gere y joue un documentariste acclamé, confronté à une maladie incurable. Il accepte que l’un de ses anciens étudiants recueille ses réflexions finales avant que le temps ne lui échappe.
Cependant, l’homme, dont la mémoire décline, se trouve épaulé par sa femme, interprétée par une Uma Thurman profondément touchante. Ensemble, ils revisitent un passé marqué par une rigueur déconcertante. Les années 60 et 70 en Amérique, l’exil vers le Canada pour fuir la guerre du Vietnam, la naissance de son enfant, et le tournage qui l’a rendu célèbre, tous ces souvenirs sont enveloppés dans une confusion empreinte de regret et de culpabilité.
Oh, Canada se distingue par son audace, en dépit de ses ressources limitées. Loin du faste de l’âge d’or du nouvel Hollywood, ce long-métrage s’aventure dans un dédale espiègle. Le personnage principal est incarné, dans sa jeunesse, par l’acteur Jacob Elordi, mais également par Richard Gere lui-même, comme s’il explorait sa propre existence passée. En arrière-plan, l’on perçoit la réflexion personnelle de Schrader sur sa propre mortalité, un film sombre mais véritablement cinématographique, réalisé par un artiste encore vigoureux.
Le Beau Rôle de Victor Rodenbach : Une Comédie Douce-Amère
Ce film narre l’histoire de Henri et Nora, un couple profondément uni, partageant un amour fou et une complicité sans faille. Ils sont meilleurs amis, amants, et partagent également une passion commune pour la scène. Henri joue dans les pièces théâtrales mises en scène par Nora, dans la région de Reims. Cependant, l’équilibre de cette existence bohème et insouciante vacille lorsqu’Henri décroche un rôle au cinéma après une audition réussie pour un projet à Paris, ce qui mène inévitablement à la rupture du couple.
L’élément central de ce film qui lui confère tout son charme réside dans les performances captivantes de William Lebghil et Vimala Pons. Ces artistes aux talents multiples (cirque, théâtre, cinéma, musique) voient leur notoriété croître au cinéma, pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Le film séduit par son refus d’emprunter les stéréotypes habituels sur le monde des artistes, du cinéma et du théâtre, évitant ainsi les clichés traditionnels sur les codes culturels et les préférences de chaque domaine. Le cadre se situe en grande partie loin de Paris, échappant à une certaine forme d’entre-soi. Par ailleurs, il s’agit d’une comédie douce-amère sur le remariage, un sujet rarement bien traité au cinéma, explorant comment deux personnes peuvent se retrouver après une séparation.