Les sagas juridiques de l’ancien président français Nicolas Sarkozy sont loin d’être terminées alors qu’il fera face à une litanie de batailles judiciaires au cours de l’année à venir – une année au cours de laquelle il portera une étiquette électronique, après que sa condamnation pour corruption ait été confirmée par le plus haut tribunal de France.
La plus haute cour d’appel de France a confirmé mercredi le verdict prononcé contre Nicolas Sarkozy pour corruption et trafic d’influence, lui ordonnant de porter une étiquette électronique pendant un an, une première pour un ancien chef de l’Etat.
En 2021, l’ancien président a été reconnu coupable d’avoir tenté – avec son avocat Thierry Herzog – d’obtenir des informations auprès d’un haut magistrat sur un pourvoi en cassation qu’il avait déposé dans l’affaire dite Bettencourt, en échange de un poste judiciaire à Monaco.
En mai 2023, Sarkozy a été condamné en appel à trois ans d’emprisonnement, dont un an avec port de puce électronique, pour corruption et trafic d’influence.
L’ex-président Sarkozy portera une étiquette électronique alors que le tribunal confirme sa condamnation pour corruption
Et à l’approche de la nouvelle année, les poursuites judiciaires de Sarkozy sont loin d’être terminées, alors qu’il fait face à un procès pour des accusations concernant le financement libyen de sa campagne présidentielle réussie de 2007.
Il semblerait que le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, assassiné en 2011, ait financé la campagne, en concluant un pacte clandestin avec Sarkozy alors qu’il était ministre de l’Intérieur.
Ce prétendu accord promettait à Kadhafi un levier diplomatique en échange d’un soutien électoral – « une fable » selon Sarkozy.
Malgré des enquêtes remontant à plus d’une décennie, les preuves concrètes d’un tel financement – estimé à plusieurs millions d’euros – restent insaisissables.
Pourtant, l’accusation a suggéré que les contributions extérieures, principalement de la Libye, auraient pu de la même manière gonfler le fonds de campagne électorale de Sarkozy en 2012.
Le procès, prévu du 6 janvier au 10 avril 2025, implique Sarkozy et 12 autres personnes, dont les anciens ministres Claude Guéant et Brice Hortefeux.
S’il est reconnu coupable, il encourt 10 ans de prison, une interdiction d’exercer des fonctions pendant cinq ans et une amende de 375 000 €.
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« Il faut sauver Sarkozy »
Les allégations de manœuvres frauduleuses visant à faire retirer les accusations de financement libyen ajoutent une couche supplémentaire aux malheurs judiciaires de Sarkozy.
Baptisées opération « Il faut sauver Sarkozy », ces allégations impliquent plusieurs suspects, dont des personnalités médiatiques et des intermédiaires connus pour leurs activités frauduleuses antérieures.
Des enquêtes portent également sur les activités de conseil de Sarkozy auprès des oligarques russes et sur des soupçons de trafic d’influence, parallèlement à une réunion controversée concernant l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar.
Malgré ces contestations judiciaires, Sarkozy a vu certaines enquêtes classées, comme celles concernant les voyages en jet privé et les irrégularités financières lors de la campagne de 2012.
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Dépenses excessives
Le 14 février dernier, l’ancien chef de l’Etat a été condamné en appel pour financement illégal de campagne à un an d’emprisonnement, dont six mois sous surveillance électronique, dans l’affaire Bygmalion, en raison des dépenses excessives liées à l’échec de sa campagne de réélection présidentielle de 2012.
Là aussi, l’ancien président a fait appel devant la Cour de cassation française en novembre, mais la date d’audience n’a pas encore été fixée.