Dans son discours du Nouvel An aux forces armées, le président Emmanuel Macron a appelé à une révision de la stratégie militaire de la France, demandant aux responsables de soumettre d’ici mai des propositions sur la manière de s’adapter aux « périls » modernes. Cela comprend des mesures visant à encourager les jeunes à renforcer les réserves de l’armée.
S’exprimant lundi à Cesson-Sévigné, dans le nord-ouest de la France, Macron a souligné la nécessité de renforcer les réserves de l’armée en encourageant davantage de jeunes à s’y joindre.
Macron a demandé au gouvernement et aux forces armées de soumettre d’ici mai des propositions sur la manière de mobiliser davantage de jeunes volontaires pour « soutenir les forces armées » en cas de besoin, semblant reconnaître la fin du projet de service national universel qu’il défendait depuis longtemps.
La France souhaite compter 210 000 militaires d’active et 80 000 réservistes d’ici 2030.
« Afin de constituer cette réserve, la Journée de la défense et de la citoyenneté va être réorganisée », a-t-il ajouté sans donner plus de détails sur la proposition.
La France exige que tous les citoyens participent à l’âge de 18 ans à un cours d’une journée « Défense et citoyenneté », qui comprend une présentation des forces militaires du pays et un test de langue française.
« Nous devrons faire un meilleur travail d’identification des volontaires », a déclaré Macron.
La France « modernise massivement » ses armes nucléaires (rapport)
Les derniers conscrits français ont été démobilisés en 2001.
Lors de sa campagne présidentielle en 2017, Macron avait promis d’introduire un service national obligatoire d’un mois, affirmant vouloir donner aux jeunes Français « une expérience directe de la vie militaire ».
La proposition a reçu une réponse froide de la part de l’armée, incitant le gouvernement à revenir avec des propositions visant à instaurer un service civique obligatoire.
En 2019, la France a lancé un projet pilote et les autorités françaises envisageaient de rendre obligatoire à terme le « Service national universel » (SNU), mais la crise politique que traverse le pays a freiné le développement d’un tel plan.
L’UE doit faire face à ses « responsabilités »
Concernant la position de la France dans les affaires internationales, Macron a de nouveau appelé l’Europe à assumer davantage de responsabilités pour sa propre défense.
« Il ne peut y avoir de paix et de sécurité en Europe sans les Européens », a déclaré Macron, faisant référence à la guerre en Ukraine et à l’implication européenne dans les négociations.
« Ne nous faisons pas d’illusions. Ce conflit ne se terminera pas demain ni après-demain », a déclaré Macron, s’exprimant alors que Donald Trump prêtait serment en tant que 47e président américain.
« L’enjeu de demain, lorsque les hostilités cesseront, sera de donner à l’Ukraine des garanties contre toute reprise de la guerre sur son territoire, et des assurances pour notre propre sécurité », a souligné Macron.
L’Europe a « évité de porter le fardeau de sa propre sécurité », déclare Macron
Trump a promis cet été de mettre fin à la guerre de la Russie contre l’Ukraine « dans les 24 heures », sans toutefois expliquer comment il comptait y parvenir.
Il a également remis en question l’engagement de Washington à défendre les alliés de l’OTAN et la possible réduction du soutien à l’Ukraine.
Le retour de Trump à la Maison Blanche est une nouvelle incitation pour les Européens, habitués depuis longtemps à la protection conventionnelle et nucléaire de l’armée américaine, à réexaminer leur propre défense.
« Que ferons-nous demain en Europe si notre allié américain retire ses navires de guerre de la Méditerranée ? S’il envoie ses avions de combat de l’Atlantique vers le Pacifique ? » Macron a demandé à son auditoire.
« La réponse devra venir de nous. »
En 2023, la France a adopté un budget militaire de 413 milliards d’euros pour la période 2024-2030, soit l’augmentation des dépenses la plus importante depuis des décennies.