Arrêté par les autorités à Turin, dans le nord de l’Italie, le suspect a été libéré mardi. Le tribunal de La Haye exprime sa désapprobation, soulignant qu’aucune consultation de la Cour n’a eu lieu et qu’aucun avis n’a été donné avant cette remise en liberté.
Le 22 janvier, la Cour pénale internationale (CPI) a communiqué qu’elle avait émis un mandat d’arrêt pour Osama Al Masry Njeim, le chef de la police judiciaire libyenne, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Le mandat avait été signé le 18 janvier, comme mentionné dans une déclaration officielle de la Cour.
Selon les informations fournies par la CPI, Njeim aurait eu un rôle prépondérant dans la gestion des prisons de Tripoli, où de nombreux individus auraient été illégalement retenus. Il est soupçonné d’avoir commis des actes constituant des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, y compris des meurtres, des actes de torture, des viols et d’autres formes de violence sexuelle, ayant débuté en Libye à partir de février 2015.
Atrocités à la prison de Mitiga
La CPI précise que les actes répréhensibles se seraient déroulés au sein de la prison de Mitiga. Là-bas, des détenus auraient été incarcérés pour des motifs religieux ou pour leurs supposées transgressions envers les préceptes de la mouvance Rada [les Forces spéciales de dissuasion, un groupe salafiste] ou encore pour leur soutien présumé à d’autres factions armées.
Al Masry Njeim a été arrêté à Turin, dans le nord de l’Italie, par les autorités italiennes dimanche dernier. Après son interpellation, il a été placé en détention le temps que soient remplies les formalités nécessaires à son extradition vers la CPI. Toutefois, la Cour a exprimé sa déception concernant le fait que sa libération ait eu lieu mardi sans que la Cour ne soit informée ou consultée préalablement. Elle attend encore des éclaircissements des autorités italiennes sur les actions entreprises après la libération du suspect.