Laurent Marcangeli, ancien dirigeant des députés du mouvement Horizons et actuellement ministre de la Fonction publique sous l’administration Bayrou, s’efforce de regagner la confiance des fonctionnaires, qui ont été quelque peu perturbés par les actions de son prédécesseur. Pour ce faire, il utilise activement la plateforme professionnelle LinkedIn, allant même jusqu’à revenir sur certaines décisions passées.
Laurent Marcangeli, qui a précédemment dirigé le groupe Horizons à l’Assemblée nationale, est aujourd’hui l’ambassadeur d’Édouard Philippe au sein du gouvernement. Le ministre de la Fonction publique, fraîchement nommé, cherche à séduire les fonctionnaires. Dès sa prise de fonction, le jeudi 26 décembre 2024, il a exprimé son affection pour eux en déclarant « je vous aime ». Afin de favoriser un dialogue direct avec ses agents, il a décidé d’exploiter LinkedIn, une plateforme professionnelle, ce qui contraste avec les habitudes politiques actuelles centrées sur TikTok et Instagram. Utiliser LinkedIn pourrait s’avérer être un choix stratégique, car ce réseau se prête bien à la communication avec les salariés du secteur public.
Dans son premier message publié sur LinkedIn, Laurent Marcangeli s’adresse directement aux fonctionnaires en leur lançant : « Si vous êtes policier, soignant, (…) bibliothécaire, juriste, dans le secteur public (…) je suis votre ministre (…) dites-moi ce que vous voulez voir et j’y réponds ». Ce post a suscité de nombreuses réactions, dont celle d’un secrétaire général de sous-préfecture qui le remercie pour cette initiative qu’il trouve « trop rare ». Cet internaute lui a également suggéré quelques priorités comme, par exemple, rendre la fonction publique plus attractive. Le ministre a répondu personnellement, affirmant partager ces priorités. Bien que son nombre d’abonnés soit encore modeste par rapport à d’autres figures politiques influentes, il atteint désormais 7 000 abonnés, soit « 2 000 de plus en quelques jours », selon un membre de son équipe.
Un simple effet d’annonce ?
Si cette initiative relève indéniablement de la communication politique, ses proches affirment qu’elle vise surtout à « lutter contre le fonctionnaire bashing ». Des actions concrètes devraient suivre, notamment en matière de rémunération et d’attractivité des métiers publics. Il reste à voir si ces promesses se matérialiseront. Le ministre a promis de revenir sur la règle des trois jours de carence instaurée par son prédécesseur, Guillaume Kasbarian. Bien qu’il ait appuyé cette mesure alors qu’il était encore député, il semble désormais prêt à la réexaminer.
Dans un contexte où l’ex-ministre Guillaume Kasbarian avait suscité l’opposition des fonctionnaires, certains, comme la dirigeante de la CGT Sophie Binet, allant jusqu’à affirmer qu’il les méprisait, Laurent Marcangeli aurait une opportunité de se faire accepter. Il pourrait profiter de la situation pour regagner la confiance des près de six millions de fonctionnaires français. Dans un environnement politique où chaque ministre doit faire ses preuves rapidement, il souhaite marquer des points avec gestes et engagements, mais il reste à vérifier si ces intentions passeront l’épreuve du vote budgétaire.