Les législateurs français envisagent un projet de loi visant à limiter la vente de protoxyde d’azote – communément appelé « gaz hilarant » – aux professionnels de la santé et de la cuisine, alors que les autorités mettent en garde contre une crise de santé publique liée à l’usage récréatif chez les jeunes.
La législation a obtenu le soutien de 100 législateurs de tous les bords politiques français, dans un contexte d’inquiétude croissante concernant l’utilisation abusive généralisée du gaz, également connu sous le nom de « proto ».
« C’est tout sauf drôle », a déclaré le député de gauche Aurélien Taché. « L’inhalation de fortes doses de protoxyde d’azote provoque des dommages absolument terribles au cerveau et peut également entraîner des problèmes cardiaques lorsqu’elle est associée à des boissons énergisantes. »
Risques pour la santé
Ce gaz, vendu légalement dans des cartouches argentées destinées aux distributeurs de chantilly, est devenu de plus en plus populaire auprès des jeunes grâce à ses effets euphorisants. Les petites cartouches sont disponibles en magasin et en ligne pour seulement quelques euros.
La police parisienne classe désormais le protoxyde d’azote comme la troisième substance la plus consommée par les jeunes, après l’alcool et le tabac. Les rues jonchées de bidons vides mettent en évidence l’ampleur du problème.
« L’âge moyen de consommation est de 22 ans », a expliqué Taché. « Mais en matière de produits psychotropes essayés par les très jeunes – adolescents et préadolescents de 12 à 16 ans – le protoxyde d’azote est souvent la première substance essayée, notamment dans les quartiers populaires. »
L’agence européenne des médicaments s’inquiète de l’usage récréatif croissant du « gaz hilarant »
Accès limité
Le projet de loi interdirait la vente individuelle tant en magasin qu’en ligne, limitant ainsi l’accès aux utilisateurs professionnels des secteurs médical et culinaire.
Plutôt que de mettre l’accent sur la répression, le texte place la prévention au cœur de la responsabilité et confie la responsabilité à la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives.
L’initiative a reçu le soutien de tout le spectre politique français, y compris des membres du parti du président Emmanuel Macron et du centre-droit.
La commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a commencé à examiner la proposition le 22 janvier. Elle fait suite à des mesures similaires adoptées par certains voisins de la France, notamment le Royaume-Uni et les Pays-Bas, qui ont interdit l’usage récréatif en 2023.