Un mémorial de la Shoah a été inauguré dimanche à Lyon, à l’occasion du 80e anniversaire de la libération du camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau. Plus de 6 000 Juifs de la ville française ont été tués entre 1941 et 1945.
L’œuvre, intitulée « Rails de la mémoire », est composée de 1 173 mètres de voies ferrées, symbolisant les 1 173 kilomètres séparant Lyon de l’ancien camp de concentration d’Auschwitz, en Pologne, où un million de Juifs furent assassinés entre 1941 et 1945.
Auschwitz était le plus grand des camps d’extermination et est devenu un symbole du génocide perpétré par l’Allemagne nazie de six millions de Juifs européens, ainsi que de plus de 100 000 non-Juifs.
Le camp est libéré le 27 janvier par les troupes soviétiques qui retrouvent 7 000 survivants. Cette date a été désignée par les Nations Unies comme Journée de commémoration de l’Holocauste.
Environ 76 000 Juifs français, dont plus de 11 000 enfants, ont été déportés par les nazis avec l’aide du gouvernement collaborationniste de Vichy.
Le nouveau mémorial de la Shoah à Lyon – conçu par les architectes parisiens Quentin Blaising et Alicia Borchardt – se dresse sur une place proche de la gare centrale, d’où partaient de nombreux convois vers les camps de la mort.
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Sur le bord des rails sont inscrits les mots : « En mémoire des six millions de victimes juives de l’holocauste, dont 1,5 million d’enfants, 1941-1945. 6 100 sont venus de notre région. »
Les architectes ont recyclé d’anciens éléments ferroviaires pour construire le mémorial, notamment les rails, les traverses en bois et le ballast.
« La réutilisation du matériel ferroviaire symbolise la résilience et la capacité de l’humanité à se reconstruire après des périodes d’atrocités », écrivent-ils dans leur mémoire.
Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées dimanche pour la cérémonie, dont Jean-Olivier Viout, président de l’Association pour un mémorial de la Shoah à Lyon.

Il a déclaré qu’il était important de se souvenir des victimes de la région, mais que cela devait aussi être un « hommage aux six millions de victimes de l’Holocauste ».
En tant que magistrat, Viout était membre du parquet lors du procès en 1987 de l’officier SS Klaus Barbie, surnommé « le boucher de Lyon ».
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Le maire de Lyon, Grégory Doucet, a qualifié les expulsions qui ont eu lieu à Lyon de « crimes innommables ».
Lyon a été « tachée de sang » par « l’incroyable cruauté de ses bourreaux », a-t-il déclaré, faisant référence à Barbie et au chef de la milice française, Paul Touvier.
« L’antisémitisme est un poison qu’il faut combattre avec force », a déclaré Doucet aux journalistes, remerciant son prédécesseur Gérard Collomb, décédé en 2023, d’avoir fait décoller le projet de mémorial.