L’augmentation du chômage au cours du quatrième trimestre affecte toutes les régions de France. Toutefois, certaines populations spécifiques, telles que les jeunes et les femmes, en subissent les conséquences de manière plus prolongée.
La mission promise paraît de plus en plus complexe à réaliser. Emmanuel Macron, qui avait annoncé qu’il ramènerait le pays au plein-emploi à l’issue de son mandat en 2027, semble confronté à des obstacles dans la réalisation de cette promesse. Cela impliquerait en effet d’abaisser le taux de chômage à environ 5 % alors que le nombre d’inscriptions à France Travail (anciennement Pôle emploi) a grimpé de plus de 100 000 personnes en 2024 en catégorie A, ce qui inclut les chômeurs qui n’ont pas eu d’activité professionnelle durant le dernier trimestre.
On observe une accélération de cette tendance au cours du quatrième trimestre, la hausse approchant les 4 % par rapport au trimestre précédent. Si l’on exclut la période de la pandémie, il faut remonter à la crise financière de 2008 pour voir une telle inversion de tendance, alors que précédemment le marché de l’emploi était plutôt sur une pente ascendante.
Une économie en perte de vitesse
Cette augmentation du taux de chômage traduit avant tout une décélération de l’économie. Un ralentissement graduel mais significatif qui a débuté cet été. L’accroissement des faillites d’entreprises entraîne davantage de licenciements économiques, et le chômage des jeunes connaît également une remontée ces derniers mois. Actuellement, il paraît difficile d’envisager un retournement de la situation alors que l’incertitude politique pèse sur les chefs d’entreprise, et que le contexte international se complique avec l’entrée en scène de Donald Trump. Les entrepreneurs hésitent à embaucher.
Le Medef et la CPME ont chacune publié un communiqué pour avertir sur l’état de l’emploi, demandant qu’il soit évité toute mesure susceptible d’augmenter le coût du travail. Un message clairement adressé au gouvernement et aux législateurs. En effet, le patronat souhaite influencer les débats budgétaires et les négociations politiques qui se déroulent en ce début d’année 2025.
Quel avenir pour le budget ?
Les représentants des entreprises cherchent à limiter les augmentations de charges qui pèsent sur elles, en minimisant également les pertes concernant les allègements de cotisations salariales. Cependant, les syndicats s’inquiètent fortement car ce budget inclut des réductions dans les politiques de soutien à l’emploi, par exemple, une diminution des crédits pour l’apprentissage, ou encore la suppression de 500 postes à France Travail. Cet organisme doit, depuis le 1er janvier 2025, recevoir tous les bénéficiaires du RSA, ce qui pourrait encore augmenter le nombre d’inscrits, malgré la création de nouvelles catégories de demandeurs d’emploi.
Pour atténuer l’impact, le gouvernement a décidé de réintroduire une forme de chômage partiel, comme cela avait été fait pendant la crise du Covid ; il s’agit d’une activité partielle plus encadrée afin que les entreprises puissent préserver leurs effectifs malgré la baisse d’activité.