Il est fort probable que ces deux personnalités se présentent à la présidence du parti Les Républicains lors du futur congrès. En parallèle, cette compétition est également influencée par la sélection du candidat qui représentera le parti lors de l’élection présidentielle de 2027.
Alors que les heurts résonnent encore entre les socialistes et les insoumis, la droite montre des signes de renouveau. Ces derniers mois, quelques succès lors d’élections partielles, et surtout, l’espoir de reprendre la circonscription de Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine après que la candidate soutenant le gouvernement a été mise hors course, témoignent d’une résurgence timide mais certaine. Malgré un score désastreux de 4,5 % aux dernières présidentielles pour Valérie Pécresse et un groupe parlementaire républicain réduit à 47 députés – le plus petit groupe de la Ve République -, la droite commence à relever la tête.
Ce renouveau ne plaît pourtant pas à tous ses leaders. Laurent Wauquiez et beaucoup de ses collègues rechignaient à s’allier avec les partisans d’Emmanuel Macron. C’est finalement Nicolas Sarkozy, malgré ses déboires judiciaires actuels concernant l’affaire libyenne, qui a impulsé ce revirement stratégique inattendu.
Le congrès du parti : un baromètre
Cette alliance inattendue avec Macron et Bayrou pourrait avoir des conséquences inattendues pour la droite. Si elle semble chanceuse, comme un gagnant du loto, cette situation pourrait aussi créer des tensions. En cas de victoire partagée, il n’est pas rare que les bénéficiaires se disputent la récompense. La véritable récompense en jeu ici est la compétition pour l’élection présidentielle, et les signes précurseurs d’une querelle interne se dessinent déjà. Les souvenirs des confrontations Sarkozy-Villepin, Copé-Fillon, et Fillon-Juppé sont encore frais. Le prochain épisode pourrait bien mettre en scène un duel entre Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, qui se profilerait lors du congrès du parti où chacun ambitionne de devenir président.
Actuellement, aucune règle précise n’est établie pour calmer cette rivalité naissante. Les discussions au sein de la droite embrassent tout autant le calendrier du congrès, le nom du parti, que les questions de fiscalité et d’immigration. Cependant, un sujet reste délicatement évité : la méthode de sélection du candidat pour la présidentielle. Depuis l’affaire François Fillon en 2017, la droite demeure craintive face à l’idée d’une primaire, qu’elle soit de grande envergure ou limitée aux membres. Confrontés à ce défi constant, les figures de la droite redoutent de se retrouver piégés par un processus interne qui pourrait à nouveau les affaiblir.