Selon Pierre Hoffman, intervenant lors de l’émission 42mag.fr soir, les professions juridiques ne risquent pas de disparaître avec l’avènement de l’intelligence artificielle. Toutefois, il est essentiel de s’ajuster à cette nouvelle réalité pour continuer d’être pertinents et éviter l’obsolescence.
L’intelligence artificielle : un avantage à saisir
L’intelligence artificielle présente un potentiel précieux, mais à condition de prendre les devants, tel est le point de vue de Pierre Hoffman, avocat et bâtonnier de Paris, invité sur 42mag.fr soir le dimanche 9 février. C’était la veille du lancement du Sommet mondial sur l’intelligence artificielle qui se tient à Paris.
Pierre Hoffman souligne notamment qu’environ 14 000 des 34 000 avocats inscrits au barreau de Paris ont la possibilité d’utiliser gratuitement pendant quinze mois un outil d’intelligence artificielle mis au point par l’éditeur français Dalloz, spécialisé dans la documentation juridique. Pour utiliser cet outil, les avocats concernés doivent avoir suivi au moins trois formations, précise-t-il.
L’avocat observe qu’avec seulement 24 heures dans une journée, les avocats ne peuvent se permettre de tout gérer. Certaines tâches sont passionnantes, mais d’autres prennent beaucoup de temps et d’énergie.
« L’objectif est que l’outil d’intelligence artificielle prenne en charge ces tâches chronophages, nous permettant ainsi de nous concentrer sur des dossiers plus complexes et stratégiques. »
Pierre Hoffman, avocat et bâtonnier de Parissur 42mag.fr
Compatibilité entre intelligence artificielle, déontologie, et secret professionnel
À la question de savoir si l’intelligence artificielle peut coexister avec la déontologie et le secret professionnel, le bâtonnier de Paris affirme qu’ils demeurent vigilants. Des chartes sont mises en place pour rappeler l’importance de ne pas insérer le nom des clients dans le système, ni d’y introduire les conclusions des dossiers. L’essentiel réside dans l’art de poser les bonnes questions juridiques à la machine. C’est une question de bon sens, souligne-t-il.
Pierre Hoffman croit fermement que la machine ne pourra jamais remplacer l’avocat, de la même manière qu’un avion ne pourra jamais se passer d’un pilote humain. Il est persuadé que les métiers de la justice ne sont pas menacés par cette technologie, mais qu’une adaptation est nécessaire pour demeurer pertinent et ne pas devenir obsolète.