On se demande si les déversements d’eaux usées n’auraient pas aggravé l’épidémie de gastro-entérite survenue après les célébrations de Noël 2023, principalement chez les personnes qui avaient mangé des huîtres provenant du bassin.
Le lundi 10 février, deux cadres importants du syndicat d’assainissement et de Veolia ont été interrogées par les enquêteurs de l’antenne bordelaise de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp). Ces interrogatoires s’inscrivent dans le cadre d’une enquête sur les débordements d’eaux usées survenus en décembre 2023, comme l’a appris le mardi 11 février « ici Gironde » (anciennement France Bleu), grâce à l’avocat représentant la Sepanso, une fédération d’associations dédiées à la protection de l’environnement, qui avait déposé une action en référé. Cette information, initialement rapportée par le journal Sud-Ouest, a également été confirmée par le parquet de Bordeaux à 42mag.fr.
Les deux responsables en question sont Sabine Jeandenand, directrice générale du Syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon, également appelé Siba, et Laure Cheyres, à la tête des opérations chez Veolia Atlantique, dont la division Eloa a un contrat de délégation avec le Siba.
Investigation pour « pollution », « écocide », et « mise en danger de la vie d’autrui »
Durant l’hiver de 2023 à 2024, l’infrastructure d’assainissement a débordé en raison de pluies automnales intenses. On suspecte que ces débordements d’eaux usées aient contribué à l’augmentation des cas de gastro-entérite après les fêtes de fin d’année, parmi ceux ayant consommé des huîtres du bassin. Cette crise a frappé de plein fouet les ostréiculteurs. Ainsi, une enquête a été ouverte pour « pollution », « écocide », et « mise en danger de la vie d’autrui » par le pôle régional environnemental (PRE) du parquet de Bordeaux.
L’interrogation des deux responsables visait à élucider les causes de ces débordements. Bien qu’elles aient été libérées le soir même, l’avocat de la Sepanso, maître François Ruffié, précise que « en substance, l’enquête se poursuit ». Il est en effet chargé de l’action en référé pour la protection de l’environnement.
« On attend toujours un plan d’action et son financement »
maître François Ruffié, avocat de la Sepansoà « Ici Gironde » (anciennement France Bleu)
En avril 2024, la justice avait exigé la mise en œuvre de mesures d’urgence pour prévenir tout nouveau déversement polluant dans le Bassin d’Arcachon en cas de débordement des égouts. Toutefois, l’avocat déplore que « jusqu’à présent, rien ne nous est proposé », affirmant qu’il ne s’agit que de « communication ».