D’après l’arrêté, « aucun indice ne suggère l’existence d’une erreur, quelle qu’elle soit, dans les choix effectués ». L’avocat représentant le plaignant mentionne l’éventualité de porter l’affaire devant la cour de cassation.
La cour d’appel de Bordeaux a ratifié la décision de non-lieu et ne relancera pas l’enquête sur l’incident survenu en 2018, lorsque la main d’un « gilet jaune » a été arrachée par l’explosion d’une grenade assourdissante utilisée par les forces de l’ordre, a annoncé son avocat ce jeudi 13 février à l’AFP avec regret. Antoine Boudinet, âgé de 27 ans à l’époque, a perdu sa main le 8 décembre 2018, alors qu’il ramassait une grenade lacrymogène assourdissante GLI-F4 lors d’une manifestation. Cette manifestation, organisée en marge des affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre à Bordeaux, a malheureusement tourné au drame pour lui.
« Rien ne permet de déceler la moindre faute dans les décisions prises par les responsables ou lors de l’utilisation des grenades », a précisé l’arrêté de ce jeudi, indiquant que l’origine des blessures d’Antoine Boudinet réside dans son propre geste « qui a suscité ses dommages ».
La justice pointée du doigt pour légitimer la « violence excessive et injustifiée des forces de l’ordre »
En 2019, malgré l’abandon de sa plainte suite à une enquête menée par l’IGPN, la police des polices, le parquet général de Bordeaux a initié une procédure judiciaire pour « mutilation volontaire », qui s’est soldée par une ordonnance de non-lieu en 2022. Antoine Boudinet a décidé de faire appel de cette décision.
Durant une audience au début de décembre devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux, le militant a insisté pour que les juges enquêtent à nouveau sur le rôle des forces de police. Cependant, jeudi, ces juges ont entériné la décision de non-lieu. « Je constate que cet arrêt de la justice à Bordeaux entérine la violence excessive et injustifiée exercée par les forces de l’ordre à l’encontre des militants écologistes et des ‘gilets jaunes' », a réagi Me Jean-François Blanco, l’avocat d’Antoine Boudinet, dans un entretien avec l’AFP. Il a par ailleurs fait mention d’une possible saisine de la Cour de cassation pour contester cette décision.