Carlos Diegues s’est illustré comme l’une des figures avant-gardistes du mouvement de rénovation cinématographique au Brésil durant les décennies 60 et 70, marqué par une approche réaliste des questions sociales.
Le célèbre réalisateur brésilien Carlos Diegues, une figure clé du mouvement « Cinema Novo », a perdu la vie vendredi à l’âge de 84 ans. Cette triste nouvelle a été communiquée par le maire de Maceio, ville située dans le nord-est du Brésil, où le cinéaste est né. Joao Henrique Caldas, le maire, a partagé sur la plateforme X : « Le maître du Cinema novo, le créateur des classiques tels que Dieu est brésilien, nous a quittés aujourd’hui. »
Carlos Diegues, qui faisait partie de l’Académie brésilienne des Lettres, fut un des pionniers du « Cinéma Novo ». Ce mouvement, qui a pris son essor dans les années 60 et 70, se caractérisait par un réalisme social vibrant. Selon Merval Pereira, le président de l’Académie brésilienne des Lettres, qui s’est exprimé à la radio CBN, Diegues n’a pas survécu à une opération chirurgicale, bien qu’il n’ait pas précisé davantage les circonstances exactes de son décès.
Un habitué de la Croisette
Carlos Diegues était bien connu du Festival de Cannes, ayant présenté quatre de ses œuvres en compétition officielle : Pluies d’été en 1976, Bye Bye Brésil en 1980, Quilombo en 1984, et Un train pour les étoiles en 1987. En 2012, il fut à la tête du jury de la Caméra d’or, prix décerné au meilleur premier film toutes catégories confondues.
En 2006, il avait remporté à Montréal le prix du meilleur film avec Le plus grand amour du monde. Son dernier long-métrage, Le Grand cirque mystique, date de 2018.
Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, s’est exprimé avec émotion sur X suite à la disparition du cinéaste : « C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le départ de Carlos Diegues, qui a su magnifiquement représenter le Brésil et sa culture à l’écran, captivant l’attention internationale. » Il a également souligné : « Il incarne la résilience de notre cinéma, qui s’est toujours relevé malgré les obstacles. »
Cette perte survient à un moment où le cinéma brésilien connaît un vif succès, illustré par la nomination aux Oscars du film Je suis toujours là de Walter Salles, dans trois grandes catégories : meilleur film, meilleur film international et meilleure actrice pour Fernanda Torres. « Diegues était très enthousiaste vis-à-vis de l’effervescence actuelle, non seulement dans le domaine cinématographique, mais pour toute la scène culturelle brésilienne », a affirmé Merval Pereira.