Il y a quelques années, ils n’auraient même pas envisagé une telle situation. Actuellement, le Rassemblement national, tout comme Reconquête et l’Union des droites pour la République, nourrissent l’espoir de prendre de l’ampleur dans la capitale lors des prochaines élections municipales.
Dans la capitale française, l’espace réservé à l’extrême droite semble s’élargir à mesure que Marine Le Pen progresse sur le plan national, ce qui attise les ambitions de plusieurs acteurs politiques. Thierry Mariani se présente déjà sous la bannière du Rassemblement national pour l’élection municipale prévue en 2026. Pendant ce temps, Marion Maréchal et son jeune parti nommé « Identité et liberté » manifestent leur intérêt pour la mairie, tout comme l’eurodéputée Sarah Knafo, compagne d’Éric Zemmour, qui y voit un potentiel pour le parti Reconquête, sans oublier le jeune mouvement dirigé par Éric Ciotti.
Pour ces figures de l’extrême droite, les résultats des récentes élections ont marqué un tournant. Bien que le Rassemblement national ait obtenu un faible score de 1,47 % lors des municipales de 2020 à Paris, la dynamique a évolué depuis. En 2022, Marine Le Pen et Éric Zemmour ont ensemble atteint 14 % des voix lors de l’élection présidentielle, une première dans ce contexte. Leurs mouvements politiques ont ensuite enregistré des progrès lors des législatives et des élections européennes. Par ailleurs, une éventuelle modification de la législation électorale pourrait leur faciliter la tâche. Le projet de loi Paris-Lyon-Marseille, qui pourrait être discuté rapidement dès la mi-mars, vise à permettre aux habitants des trois métropoles de voter directement pour leur maire, plutôt que par arrondissement. Une réforme dont le Rassemblement national espère tirer parti.
Obtenir des sièges au conseil municipal de Paris
Leur objectif principal n’est pas de s’emparer de l’hôtel de ville dans l’immédiat. Ils sont conscients des défis importants à surmonter pour y parvenir. Leur stratégie consiste plutôt à décrocher un ou plusieurs sièges au conseil de Paris, où il faut réunir au moins 10 % des suffrages pour espérer y siéger. Ceci revêtirait une symbolique forte, car cela fait trois décennies qu’ils ne disposent plus d’une telle représentation. Jean-Marie Le Pen, un nom marquant, a déjà été conseiller de Paris, mais c’est un souvenir lointain qui remonte aux années 1980. Atteindre cet objectif s’avérera complexe si ces partis, qui peinent encore à mobiliser largement, abordent cette élection dans la division. D’après les informations obtenues par 42mag.fr, l’entourage de Thierry Mariani est en quête d’un accord avant le lancement officiel de la campagne en septembre. L’idéal serait de conclure un accord d’ici mai ou juin, au moins avec Marion Maréchal et le candidat soutenu par Éric Ciotti, faute de quoi, avertit l’un de ses proches, « ce serait suicidaire ».
De l’autre côté de l’échiquier politique, notamment à gauche, la détermination est de rigueur : ils ne comptent pas rester passifs. Un des candidats affirme avec force : « Nous ferons tout notre possible pour empêcher qu’au moins un conseiller d’extrême droite siège à Paris ». Selon lui, la raison pour laquelle Paris est dans le viseur de ces mouvements résiderait dans « les valeurs qu’elle incarne, symbole de cosmopolitisme, de la marche des fiertés, et la ville où Thomas Joly s’est illustré ». Cela fait référence à la cérémonie d’ouverture tant critiquée des Jeux olympiques, qui a suscité l’indignation de plusieurs membres de l’extrême droite.