Reconnu coupable d’agression sexuelle, l’ex-responsable a toutefois été acquitté des accusations concernant les pressions qu’il aurait exercées sur la sportive Jenni Hermoso afin de dissimuler l’affaire.
Le jeudi 20 février, Luis Rubiales, ancien président de la Fédération espagnole de football, a été condamné à verser une amende de 10 800 euros à la suite d’une accusation d’agression sexuelle. Ce jugement fait suite au baiser forcé qu’il avait donné à la joueuse Jenni Hermoso en août 2023. Toutefois, Luis Rubiales a été acquitté des charges concernant les pressions qu’il aurait exercées sur Jenni Hermoso pour tenter de dissimuler le scandale. Il a bénéficié de cette relaxe en même temps que ses trois co-accusés, à savoir l’ancien sélectionneur Jorge Vilda et deux responsables de la Fédération. Ces derniers étaient uniquement visés par cette accusation de pressions.
De son côté, le parquet avait requis une peine de deux ans et demi de prison contre l’ex-dirigeant de la Fédération espagnole de football (RFEF) : soit un an pour l’agression sexuelle elle-même, et un an et demi pour les tentatives de pression mises en place pour minimiser la portée de son acte envers la joueuse.
« Aucune hésitation » quant au caractère non consenti du baiser
Selon un document transmis à l’AFP, le tribunal de l’Audience nationale a déclaré : « Luis Rubiales, ancien président de la Fédération royale espagnole de football (RFEF), est condamné à une amende pendant 18 mois, à raison de 20 euros par jour, pour agression sexuelle ». De plus, il a reçu l’injonction de rester à une distance de 200 mètres minimum de Jenni Hermoso, et de s’abstenir de tout contact avec elle pendant une période d’un an.
Durant le procès, la représentante du parquet, Marta Durántez Gil, a affirmé qu’il y avait « aucune hésitation » sur le fait que le baiser imposé par Luis Rubiales à Jenni Hermoso n’avait pas été consenti. Cet incident s’était produit lors de la remise des médailles suite à la victoire de l’équipe féminine espagnole lors du Mondial en Australie, le 20 août 2023. En défense, l’ancien président s’était déclaré « absolument certain » que Jenni Hermoso avait consenté au baiser.
Considérée comme une figure emblématique de la lutte contre le sexisme dans le milieu sportif, Jenni Hermoso avait réaffirmé à l’ouverture du procès le 3 février qu’elle n’avait jamais donné son approbation pour cet acte, ajoutant qu’elle s’était sentie « peu respectée » en tant que femme. Celle qui est la meilleure buteuse de l’équipe nationale a également mentionné les « innombrables » pressions qu’elle avait subies par la suite pour tenter de minimiser l’incident.