Bien que le président américain ait brandi la menace de droits de douane, la présidente du Mexique incite les investisseurs à considérer les opportunités qu’offre son territoire.
Ted Sarandos, qui partage la direction générale de Netflix, a révélé jeudi 20 février à Mexico que la plateforme de streaming des États-Unis prévoyait d’injecter un milliard de dollars dans l’économie mexicaine, alors que des tensions commerciales persistent avec l’administration Trump.
Ce financement, s’étalant sur une période de quatre ans, est dédié à la création de nouvelles séries télévisées et films au Mexique, selon Ted Sarandos. Ce dernier s’est exprimé aux côtés de Claudia Sheinbaum, la présidente du Mexique, et a mis en avant le triomphe d’œuvres comme le film Roma d’Alfonso Cuaron sorti en 2018.
Les menaces émises par Donald Trump
Claudia Sheinbaum, présidente ancrée dans la gauche nationaliste, a déclaré : « Le Mexique est tellement extraordinaire qu’ils ont choisi d’investir ici« . Elle a mentionné la présence du ministre de l’Économie, Marcelo Ebrard, aux États-Unis pour des pourparlers avec le gouvernement Trump. Au début de son mandat, Donald Trump avait exprimé le désir d’imposer une taxe de 25 % sur les importations mexicaines si le pays ne renforçait pas ses efforts contre le narcotrafic et l’immigration illégale.
Début février, après avoir dialogué avec la présidente Sheinbaum, Trump a retardé d’un mois sa menace suite à l’annonce de l’envoi de 10 000 membres des forces de sécurité à la frontière mexicaine. Par ailleurs, le dirigeant de Netflix a rappelé que la plateforme avait implanté son siège pour l’Amérique latine à Mexico en 2020, triplant ainsi ses effectifs dans cette région.
Investissements fructueux
Ted Sarandos a cité le tournage du récent film Pedro Paramo pour illustrer l’impact positif sur l’économie mexicaine, générant à elle seule des retombées de 18 millions de dollars. Malgré les menaces de Donald Trump, Claudia Sheinbaum s’efforce d’attirer davantage d’investissements étrangers au Mexique.
Au début de la semaine, la banque espagnole Santander a annoncé un financement de deux milliards de dollars pour les trois années à venir. Ana Botin, présidente de l’établissement financier espagnol, a affirmé : « Dans une situation où les taxes douanières auront des répercussions, le Mexique se démarquera favorablement par rapport à d’autres pays où Santander opère« .
La solidité du peso mexicain
Ana Botin a souligné la robustesse du peso mexicain, en disant qu’il demeure « une devise bien plus résiliente que d’autres, comme l’euro » malgré les perturbations actuelles. Le mercredi 19 février, le Mexique, principal partenaire commercial des États-Unis, a révisé à la baisse ses attentes de croissance économique pour l’année en cours en raison de « l’incertitude » causée par les menaces douanières de Trump.
La banque centrale du Mexique, Banxico, a ajusté la prévision de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB), la ramenant de 1,2 % à 0,6 %. Le Mexique se classe en douzième position parmi les plus grandes économies mondiales.