Sous la responsabilité de Lucas de Meo, Renault présente une nouvelle citadine électrique produite en Europe, proposée à un tarif inférieur à 20 000 euros, avec pour objectif de rivaliser avec les véhicules chinois. Suite à de solides performances financières enregistrées en 2024, le fabricant se prépare à affronter de nouveaux enjeux l’année suivante, en 2025.
Luca de Meo, le dirigeant de Renault, a fait une annonce marquante le jeudi 20 février, concernant une évolution stratégique majeure pour la marque : le développement d’une voiture électrique compacte, bon marché, et produite sur le sol européen. Ce véhicule, dont la conception a été achevée en un peu moins de 16 mois, s’inspirera des plateformes techniques des mythiques modèles R4 et R5. Renault ambitionne, avec cet ajout, de rivaliser avec les petites voitures électriques chinoises, notamment celles fabriquées par BYD.
Cette démarche évoque la stratégie employée par Dacia il y a quatre ans, lorsque la Spring, alors considérée comme la voiture électrique la plus abordable du marché, a vu le jour. Le but poursuivi demeure inchangé : rendre les véhicules électriques accessibles à un public plus large.
Renault mise aussi sur sa nouvelle Twingo, un modèle conçu en Chine mais assemblé en Slovénie, dont le lancement est prévu pour 2025 avec un prix inférieur à 20 000 euros. Pour le groupe, cette nouvelle Twingo représente un atout pour se positionner dans le segment des véhicules électriques.
Les performances financières de Renault en 2024 ont été remarquables. Le constructeur a vu son chiffre d’affaires croître de 7,5%, atteignant ainsi 56 milliards d’euros. Renault surpasse non seulement ses attentes mais également celles de ses concurrents comme Stellantis ou Volkswagen. Les ventes mondiales de la marque ont affiché une hausse, notamment suite au lancement de dix nouveaux modèles en 2024, incluant les Scenic, Rafale, R5, Espace, et le SUV Duster chez Dacia. Renault a également réussi à diminuer ses coûts de 800 millions d’euros, montrant que la stratégie « Renaulution », initiée en 2021 par Luca de Meo, porte ses fruits.
Affronter l’avenir avec le programme « Futurama »
Mais Luca de Meo ne s’arrête pas en si bon chemin. Il prépare déjà une nouvelle étape sous la bannière de « Futurama ». Ce programme vise à renforcer les liens avec le partenaire chinois Geely, tout en diminuant ceux avec l’ancien allié japonais Nissan, dont les résultats de 2024 n’ont pas été à la hauteur des attentes.
Le défi pour Renault résidera aussi dans l’obligation de se conformer aux réglementations européennes imposant une réduction de 15 % des émissions de CO2 pour 2025. Pour relever ce challenge, Renault devra vendre environ 20% de véhicules entièrement électriques, soit un doublement par rapport à 2024. Ce changement exigera des investissements additionnels et des efforts commerciaux significatifs, lesquels pourraient impacter la rentabilité du groupe. Si 2024 a été une année favorable pour Renault, 2025 soulèvera de nouveaux enjeux.